Jérôme Cahuzac est intervenu à plusieurs reprises dans la presse ces derniers jours, alors que débutent aujourd'hui les auditions de la commission d’enquête parlementaire. L’ex-ministre du Budget a assuré ce matin sur RTL que sa fraude ne dépassait pas 685.000 euros. Il a également indiqué à la Dépêche du Midi avoir fait revenir en France son argent déposé à l’étranger.

La somme d'un « peu moins de 685.000 euros [est] en totalité à la disposition de la justice », a déclaré Jérôme Cahuzac sur RTL ce mardi matin. « Il ne s'agit pas d'un reliquat, il s'agit des sommes que j'ai dissimulées », a-t-il ajouté. Il a aussi dit, sans autre précision, avoir « commis d'autres erreurs plus chroniques et plus récentes », mais réserver sur ce point ses explications à la justice.

L'ex-ministre, qui jusque-là avait évoqué la somme de 600.000 euros, a nié les montants « 20 à 25 fois plus importants » qui ont pu être évoqués et assuré que cette somme avait été le fruit de son travail. C'est « mon travail qui m'a permis hélas de gagner ces sommes et hélas de ne pas les déclarer », a-t-il déclaré en ajoutant que la pratique était, il y a 20 ans, d'une « banalité bien triste (...) dans le milieu que je fréquentais », qui n'était pas la politique, puisqu'il n'était pas à l'époque élu.

« Je paierai ma dette »

Plus tôt dans le week-end, Jérôme Cahuzac a indiqué à la Dépêche du Midi qu’il avait fait revenir en France son argent déposé à l’étranger. « Sachez que j'ai fait procéder au rapatriement des montants litigieux. Ils sont en France à la disposition de la justice. Je paierai ma dette. Et je ferai don du reliquat, s'il existe, à des œuvres caritatives de l'arrondissement de Villeneuve », dit-il dans un entretien paru dimanche dans le quotidien régional.

Dans cette même interview, l’ancien ministre du Budget annonce qu’il renonce à se présenter à la législative partielle dans sa circonscription lot-et-garonnaise. Il assure à la fin de l'entretien publié dimanche matin qu'il votera pour le candidat socialiste Bernard Barral lors de l'élection partielle des 16 et 23 juin. « Je voterai pour le candidat investi par le PS. Son enthousiasme, sa conviction de terminer en tête du premier tour et de gagner au deuxième font plaisir à voir », déclare-t-il.

« Je reviendrai »

Ce geste en direction du parti dont il a été exclu, et qui risquait de voir son candidat éliminé dès le premier tour s'il se présentait, ne signifie pas pour autant que la parti socialiste soit définitivement débarrassé de l'hypothèque Cahuzac en Lot-et-Garonne. Interrogé sur un retour dans la ville dont il a été maire de 2001 à 2012, et une circonscription dont il fut trois fois député, Jérôme Cahuzac conclut l'entretien en lançant : « j'aime trop ce territoire où j'ai tant d'amis véritables et courageux pour l'oublier. Je reviendrai. »

Ces interviews de l'ex-ministre interviennent alors que la commission d'enquête parlementaire sur l'action du gouvernement pendant l'affaire du compte suisse de Jérôme Cahuzac lance aujourd'hui ses auditions. « Je serai présent devant les députés s'ils me convoquent », a de son côté promis l'ancien ministre.