Dexia a confirmé lundi que, conformément à leur engagement, les Etats belge et français ont souscrit « à l'augmentation de capital de Dexia SA pour un montant de 5,5 milliards d'euros », lui permettant ainsi de mener à bien son démantèlement.

Sauvée d'une première faillite à l'automne 2008, le groupe franco-belge a été durement frappé par la crise de la dette, ce qui a rendu nécessaire un second sauvetage en octobre 2011 auquel la Commission européenne a donné son feu vert jeudi. Cette augmentation de capital avait été autorisée par l'assemblée générale extraordinaire de Dexia SA réunie le 21 décembre, souligne le groupe, puis approuvée par Bruxelles.

Le plan de restructuration, validé par la Commission européenne, évite à Dexia de connaître une résolution désordonnée, lourde de conséquences, qui aurait ravivé le spectre de la banque américaine Lehman Brothers, qui a fait faillite en septembre 2009. L'Etat belge a souscrit à 15,3 milliards d'actions et l'Etat français à 13,6 milliards d'actions, de préférence nouvelles, de Dexia SA, « portant ainsi leur participation au capital de Dexia SA à respectivement 50,02% et 44,40% », souligne le groupe.

Le prix de souscription des actions de préférence a été fixé à 0,19 euros par titre. Mais le tribut est lourd pour l'ancien groupe spécialisé dans le financement des collectivités locales qui est littéralement démembré. Outre un important plan de cessions, le sauvetage de Dexia passe par la « mise en gestion extinctive » de la holding du même nom et par la restructuration de Belfius (ex-Dexia Banque Belgique), l'ancienne filiale du groupe qui a été nationalisée par l'Etat belge.

La banque de dépôt va désormais se réorienter vers ses activités clés de banque-assurance et s'est engagée auprès de la Commission à réserver son bénéfice au renforcement de ses fonds propres et à ne pas réaliser d'acquisitions majeures d'ici fin 2014.

Enfin, Dexia Municipal Agency (DMA), le véhicule de refinancement de Dexia qui permet d'emprunter sur les marchés pour prêter aux collectivités, sera lui adossé à une nouvelle banque de développement en France, à laquelle participeront l'Etat français, la Caisse des Dépôts et la Banque Postale.