L'Institut Montaigne, centre de réflexion classé libéral, recommande une série de mesures contribuant à économiser 70 milliards d'euros en cinq ans sur la dépense publique afin de faire revenir la croissance, dans un rapport dont l'AFP a obtenu copie.

« Si rien n'est fait, le modèle français se fracassera sur le mur de l'endettement et de l'atonie de la croissance », prévient l'Institut Montaigne en introduction, en rappelant que la dette publique, estimée à 1.832 milliards d'euros (89,9% du PIB) fin juin, « rend aujourd'hui l'esquive impossible ». Il propose donc de puiser directement dans ce modèle social pour faire des économies.

L'une d'elle préconise de rétablir le principe du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux à service égal, en augmentant le temps de travail des agents publics de 2 heures 30 hebdomadaires, et de geler leurs salaires.

Autre levier, l'assurance-chômage appelée à redevenir dégressive, car « la diminution des allocations-chômage pousse une partie des chômeurs à retrouver un emploi ». Il suggère également une révision « sans complaisance » du régime des intermittents du spectacle.

L'assurance-maladie doit également faire l'objet d'une « réforme de fond », via par exemple la mise en place d'une franchise annuelle au delà de laquelle les frais sont pris en charge à 100% et en dessous de laquelle ils ne le sont que partiellement, est également préconisée. L'Institut suggère également de réduire les prestations familiales, en éteignant « progressivement la prise en charge des congés parentaux » tout en « développant l'offre des modes de garde ». Et sociales en supprimant la prime pour l'emploi.

Enfin, « une fraction significative de la dépense devrait être investie dans son évaluation », affirme-t-il, afin de développer des outils performants. Mais l'évaluation doit aussi, selon l'Institut Montaigne, se détacher du pouvoir exécutif et être « confiée à des chercheurs formés à cet effet » et indépendants.