« Si vous pensez que la compétitivité c'est l'allégement des charges, vous ne connaissez pas le dossier », a déclaré lundi Jean-Marc Ayrault lors d'un déplacement en Loire-Atlantique pour lancer le chantier de la compétitivité. Ce débat s'est jusqu'ici focalisé sur le coût du travail et les pistes qui sont déjà apparues, comme une hausse de la CSG étalée sur plusieurs années pour compenser une baisse des charges.

Accompagné des ministres Arnaud Montebourg (Redressement productif) Geneviève Fioraso (Enseignement supérieur, Recherche) et Fleur Pellerin (déléguée aux PME, à l'Innovation et l'économie numérique), ainsi que de Louis Gallois, le Premier ministre entamait avec une visite à l'Institut de recherche technologique (IRT) Jules Verne à Bouguenais (Loire-Atlantique) une longue séquence qui doit aboutir à des réformes pour améliorer la compétitivité de l'industrie française. Il a notamment annoncé qu'il réunira le 6 novembre, au lendemain de la remise d'un rapport très attendu du Commissaire général à l'investissement, Louis Gallois, un séminaire gouvernemental sur la compétitivité.

« Tous les membres du gouvernement seront mobilisés. Il s'agit d'une politique globale qui concerne chaque membre du gouvernement », a déclaré le Premier ministre. « On me dit la trajectoire, c'est moins bien que le choc. Ce que je veux provoquer c'est un choc de confiance, un choc de mobilisation ».

« Refus de l'argent dans la rente »

« En Allemagne, cela ne s'est pas passé en huit jours. Cela a mis plusieurs années avant de se faire. Il y a eu un démarrage, il y a eu une suite », a poursuivi Jean-Marc Ayrault, évoquant l'importance de « commencer ». « Je le dis à Laurence Parisot comme aux dirigeants syndicaux, aux chefs d'entreprise comme aux salariés, aux collectivités territoriales, c'est ensemble que nous réussirons », a-t-il complété lors d'une conférence de presse suivant son discours.

« Moi qui suis un homme de gauche, je revendique la passion pour l'industrie, la passion pour l'investissement, pour l'innovation, la technologie... Mais je revendique le refus du déclin, de l'argent facile, de l'argent dans la rente », a également dit le Premier ministre. « L'argent doit aller à l'invesstissement, à l'innovation, à la création d'entreprise et non à la rente ».

« Le dialogue social n'est pas l'adversaire de la compétitivité. Rien ne se fera sans le concours des organisations syndicales et des chefs d'entreprise », a-t-il expliqué dans son discours, plaidant pour « la recherche du compromis ».