Le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg a proposé dimanche de mettre les banques et le secteur immobilier à contribution et d'utiliser la « fiscalité écologique » pour relancer la compétitivité en baissant les charges des entreprises, plutôt que d'augmenter la TVA ou la CSG.

Interrogé dans le cadre d'une émission Europe1/iTélé/Le Parisien-Aujourd'hui en France sur la question de la compétitivité des entreprises françaises, qui doit faire l'objet début novembre d'un rapport très attendu de l'ancien président d'EADS, Louis Gallois, Arnaud Montebourg a souligné que son ministère prônait une diminution des « charges ou cotisations sociales pesant sur les entreprises, en contrepartie de l'investissement des entreprises ». La proposition du ministre est « une forme de crédit d'allègement de cotisations contre investissement productif dans les entreprises ».

Concernant le financement d'un tel dispositif, il s'est dit « assez opposé voire même totalement opposé, à ce qu'on reprenne les vieilles recettes de la TVA, qui va frapper les ménages, déstabiliser la consommation, affaiblir l'économie, y compris la CSG parce que les familles ne peuvent pas y échapper, et donc ce sont une perte de pouvoir d'achat ». Selon des informations de presse, la hausse de la CSG est une piste étudiée par le gouvernement pour financer partiellement cette aide à la compétitivité qui pourrait avoisiner les 40 milliards d'euros.

Le secteur bancaire « abrité » et « très profitable »

A la place, le gouvernement « doit aller chercher les secteurs abrités de l'économie, les secteurs qui font beaucoup d'argent sans finalement trop se fatiguer. Par exemple le secteur bancaire, qui gagne beaucoup d'argent, et qui devrait contribuer davantage après avoir d'ailleurs causé beaucoup de tort à l'économie mondiale », a-t-il prôné. « C'est un secteur abrité, peu concurrentiel, et finalement très profitable qui devrait participer à l'effort national en finançant les baisses de charges, sur le reste de l'économie ».

« Je pense aussi à l'immobilier », a poursuivi le ministre, avant d'évoquer une troisième piste, celle de la « fiscalité écologique », avec une « taxe carbone extérieure », qui frapperait les produits importés générant des émissions de CO2.

La Fnaim, plus importante organisation professionnelle d'agents immobiliers et de syndics de copropriété, s'est aussi insurgée contre la proposition de ponctionner son secteur. Jean-François Buet, président de l'organisation, a rappelé dans un communiqué que « le secteur de l'immobilier, agences immobilières et administrateurs de biens, regroupe déjà à lui seul 30.000 entreprises et représente plus de 200.000 emplois, sans compter les emplois induits ». « Une fiscalité supplémentaire (...) engendrerait irrémédiablement une baisse importante de l'activité avec une incidence immédiate sur l'emploi », a ajouté M. Buet.