Le Crédit Coopératif tente l'expérience de laisser ses clients décider de l'usage qu'il sera fait de leurs dépôts, à travers un compte bancaire lancé en février et adopté depuis par 3.000 personnes, a indiqué jeudi son président, Jean-Louis Bancel.

« L'idée, c'est de faire comprendre que ce sont les dépôts qui font les crédits et de laisser les clients choisir quelle sera leur utilisation. Tout cela s'inscrit dans la volonté d'être une banque qui contribue à la solidarité », a déclaré M. Bancel lors d'une conférence de presse.

Chaque trimestre, le Crédit Coopératif constate le solde de l'ensemble de ces comptes, baptisés Agir, et affecte 75% de cette somme à des financements de projets. Les 25% restant sont réservés à la gestion de sa liquidité.

Le client dispose de quatre choix pour l'usage de ses dépôts : « Agir pour la planète » (énergies renouvelables...), « Agir pour une société plus juste » (aide aux personnes fragiles, logement social...), « Agir pour entreprendre autrement » (commerce équitable, coopératives...) ou bien ces trois domaines à la fois, option choisie par 50% des détenteurs de ce compte. Sur les 3.000 comptes Agir ouverts, 70% l'ont été par de nouveaux clients du Crédit Coopératif, le reste provenant de la conversion d'un compte à vue déjà existant.

« Aujourd'hui, il y a une certaine forme de compétition entre les banques concernant la ressource (les dépôts, ndlr) avec l'arrivée de Bâle III. Plus que d'une guerre des prix, ce dont les gens veulent être sûrs, c'est que leur argent serve intelligemment », a relevé M. Bancel. Le futur cadre réglementaire dit de Bâle III, qui entrera en vigueur à partir de 2013, incite les banques à amasser des dépôts, sous peine de devoir accorder moins de crédits. Interrogé sur un objectif de collecte, le directeur général délégué chargé des finances, Pierre Valentin, a souligné que « 300 à 400 millions d'euros de dépôts à vue sur ces comptes Agir » serait un niveau « satisfaisant ».