Le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, a déclaré mardi au Sénat que son gouvernement proposait en matière budgétaire « le sérieux de gauche », récusant à nouveau les termes d'austérité ou de rigueur.

Présentant le projet de loi de règlement des comptes pour 2011, exercice annuel imposé destiné à apurer le budget de l'année précédente, le ministre socialiste a assuré que « le gouvernement travaill(ait) à mettre en œuvre une politique sérieuse et juste ». « C'est le sérieux de gauche que nous vous proposons ».

Evoquant « l'effort de réduction des déficits et de désendettement » à faire « de manière continue pendant la mandature complète qui est en train de s'ouvrir », il a cependant récusé que ce soit une politique « d'austérité ou de rigueur ». Ce « ne sera pas une politique d'austérité, car l'austérité, c'est ce qui affaisse l'Etat, ce qui bride la consommation, c'est une politique de renoncement », a-t-il lancé. Ce « ne sera pas une politique de rigueur, au sens où il y aurait un tournant, car tout ce que nous faisons, nous l'avons annoncé, prévu, présenté pendant la campagne électorale ».

Le ministre de l'Economie a de nouveau accablé la gestion de l'ancien gouvernement. « Nous héritons d'un stock de dette absolument considérable » avec « l'an dernier, la dette publique qui a poursuivi sa course assez folle pour s'établir à 1.700 milliards d'euros, soit 86% du PIB », a-t-il souligné. « Nous héritons d'une situation plus dégradée qu'annoncée », a-t-il répété aux séanteurs, reprenant les mêmes termes employés une semaine plus tôt à l'Assemblée nationale.

Après une discussion où l'opposition de droite a défendu le bilan de la précédente mandature, le projet de loi a été voté conforme (sans modification) par le Sénat et donc définitivement par le Parlement. Seuls les parlementaires communistes ont voté contre. Un amendement du rapporteur PS de la commission des Finances, François Marc, visant à inclure une annexe chaque année détaillant l'ensemble des garanties accordées par l'Etat a été retiré, le gouvernement ayant pris un engagement de transparence en la matière.