De source diplomatique européenne, la République de Chypre va formuler ce lundi une demande d'aide financière à la zone euro pour renflouer son système bancaire.

Chypre va formaliser une demande d'assistance financière européenne dans la journée, a déclaré cette source, soulignant qu'elle n'était pas encore arrivée à Bruxelles. Elle est attendue « dans quelques heures ».

Un porte-parole de la Commission européenne, Amadeu Altafaj, a affirmé de son côté lundi à la mi-journée, lors d'une conférence de presse à Bruxelles, ne pas être au courant d'une demande de Chypre « pour l'instant ». La représentation permanente chypriote à Bruxelles n'a pas confirmé l'imminence d'une telle demande. « Nous examinons toutes les possibilités », a-t-elle assuré, évoquant des prêts bilatéraux ou une demande d'aide limitée au secteur bancaire.

Sur le modèle de l'Espagne

La semaine dernière, une source diplomatique européenne à Bruxelles avait déjà indiqué que Chypre, allait solliciter la zone euro pour ses banques « probablement » cette semaine. Le gouvernement chypriote n'avait pas confirmé cette information mais avait laissé entendre que, s'il demandait une telle aide, il le ferait avant la fin juin. Cette date est l'échéance fixée à la deuxième banque du pays, Popular Marfin Bank, pour obtenir les 1,8 milliard d'euros nécessaires à sa recapitalisation.

Nicosie semble aussi avoir l'intention de demander à Moscou de lui prêter entre 3 et 5 milliards d'euros. L'aide européenne, qui pourrait être calquée sur le modèle de sauvetage que l'Espagne va obtenir pour son secteur bancaire, pourrait être de la même ampleur que le prêt russe.

L'agence de notation financière Fitch a abaissé lundi la note de la République de Chypre en catégorie spéculative en la faisant passer de « BBB- » à « BB+ » en raison des craintes de plus en plus fortes pesant sur son système bancaire. Fitch emboîte le pas à Standard and Poor's, qui avait fait de même en janvier, et Moody's qui l'avait fait le 13 juin. La perspective sur la note reste négative.