Le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, a jugé jeudi que la baisse du salaire des ministres de 30%, actée en Conseil des ministres, constituait une « imposture » car le premier gouvernement Ayrault compte « 14 membres de plus » que le premier gouvernement Fillon.

« François Hollande en avait fait la mesure symbole de son Etat exemplaire » mais, « dans le même temps, le premier gouvernement de François Hollande compte 14 membres de plus que le premier gouvernement de Nicolas Sarkozy », déclare-t-il dans un communiqué.

« On passe de 15 ministres, 4 secrétaires d'Etat et 1 Haut commissaire à 34 ministres et ministres délégués, soit une hausse de 65%. La baisse des salaires de 30% ne peut pas masquer cette réalité : le gouvernement de François Hollande va coûter beaucoup plus cher au contribuable. D'autant qu'aux 14 ministres de plus, il faut ajouter les dizaines de collaborateurs en plus, les moyens de fonctionnement », souligne-t-il. Dès le mois de juin 2007, le gouvernement Fillon était toutefois passé à 31 membres, tout comme le dernier du quinquennat de Nicolas Sarkozy.

Une « logique de clan »

Selon M. Copé, le nouveau gouvernement constitue une « deuxième imposture » avec « le faux-nez du rassemblement, de l'ouverture et de la modernité ». « L'investiture de François Hollande est marquée par une logique de clan. Clan de la gauche dure, car derrière quelques nouveaux visages, la part belle est faite à la gauche archaïque engoncée dans son idéologie d'un autre siècle, qui n'a rien à voir avec une social-démocratie moderne », affirme-t-il encore, en estimant que les intitulés de ministères « semblent tout droit sortis des années 1930 : Redressement productif, Education populaire, Réussite éducative ».

Jean-François Copé voit aussi dans le nouveau gouvernement le « clan des proches de François Hollande ». « Après Jean-Marc Ayrault, tous les fidèles amis de François Hollande ont été généreusement servis, Michel Sapin, Jean-Yves Le Drian, Stéphane Le Foll, Jérôme Cahuzac, Bernard Cazeneuve ». « Quel signal François Hollande donne-t-il à l'Europe quand Laurent Fabius est choisi comme ministre des Affaires étrangères et Bernard Cazeneuve comme ministre délégué chargé des Affaires européennes, deux hommes qui ont fait du non à l'Europe, une marque de fabrique en 2005 comme en 2007 ? », s'interroge-t-il encore.

« Quel signal François Hollande donne-t-il au monde économique quand il confie à Arnaud Montebourg, chantre de la démondialisation, la charge de redresser notre industrie ? En pleine crise de la zone euro, François Hollande envoie un message de défiance à l'Europe et au monde », ajoute M. Copé. « L'imposture, le clanisme et la démagogie sont au rendez-vous », résume-t-il.