François Hollande, candidat à l'élection présidentielle française, a déclaré mercredi qu'il n'entendait pas « caler » sa politique économique sur « celle de la projection du FMI », dans un entretien à la radio France Inter.

Selon le FMI, en 2013, la croissance française resterait molle, à seulement 1%. C'est légèrement mieux que la moyenne de la zone euro (0,9%) mais moins bien que l'Allemagne (1,5%), première économie européenne et principal partenaire de la France. Nicolas Sarkozy et François Hollande ont tous deux bâti leur programme, ainsi que leur trajectoire de retour à l'équilibre des finances publiques, sur une hypothèse bien plus optimiste, de 1,7% de croissance en 2013. A compter de 2014, ils espèrent même un minimum de 2% par an.

"Non" à l'austérité

Sur France Inter ce matin, le député de Corrèze a assuré : "je ne veux pas caler ma politique sur celle de la projection du FMI". "Que dit le FMI aujourd'hui ? C'est que c'est l'Europe qui a le plus faible taux de croissance du monde, une récession en 2012, et que les mesures d'austérité, si elles sont confirmées, vont encore aggraver non seulement les conditions de la croissance, mais en plus ne pas permettre le rétablissement des comptes publics", a-t-il argumenté, en réaffirmant sa volonté de renégocier le traité européen. "Et vous me demandez si j'en rajouterais par rapport à l'austérité ? C'est non !".

"Si effectivement c'est le candidat sortant qui est reconduit, vous aurez cette projection, vous aurez une croissance anémiée, parce que rien ne changera", a-t-il dit. "Je ne peux admettre qu'au nom de la réduction nécessaire des déficits, il soit appliqué des politiques qui, aggravant les conditions de la croissance, ne permettent pas de réduire la dette".

Comme on lui parlait de" baguette magique" pour une relance, il a tranché : "ça s'appelle quoi, la baguette magique ? Ca s'appelle un vote des Français qui me permettraient, si je suis demain appelé à la responsabilité du pays, d'emmener l'Europe".