Le président de la Fédération française du bâtiment (FFB) Didier Ridoret a estimé mardi qu'« il faut trouver un nouveau modèle de financement » pour arriver à construire 500.000 nouveaux logements neufs par an en France.

« Il faut essayer de trouver d'autres moyens », a déclaré le patron de la FFB à la presse après avoir entendu le candidat à la présidence de la République Nicolas Sarkozy réaffirmer, devant un parterre de chefs d'entreprises du bâtiment, qu'on ne « peut pas continuer comme cela avec 40 milliards d'euros par an de financements publics pour le logement ». Le bâtiment, un des plus importants secteurs économiques, a réalisé en 2011 un chiffre d'affaires de 123 milliards d'euros et compte 1,4 milliard d'actifs, dont 1,1 million de salariés.

« Le Scellier a joué dans la crise »

« Cela ne fait qu'entretenir une bulle. Il faut se désintoxiquer de la niche fiscale et des financements publics », a affirmé Nicolas Sarkozy, qui a reconnu que la forte augmentation des loyers et des prix de l'immobilier était un « caillou dans sa chaussure » pour son mandat de président de la République. Pour lui, « le Scellier (déduction d'impôt pour les investisseurs achetant un logement pour louer, ndlr) a joué dans la crise ». Le président sortant a également souligné que la France était « le seul pays » où pendant une crise immobilière les prix ne baissent pas.

Pour inverser la spirale inflationniste, Didier Ridoret s'est dit d'accord avec la proposition de Nicolas Sarkozy d'inverser la taxation sur les plus-values des terrains à bâtir qui favorise actuellement les propriétaires qui gardent le plus longtemps leurs terrains. La proposition de Nicolas Sarkozy de « simplifier les normes et de nettoyer le code de la construction », en supprimant deux anciennes normes pour une nouvelle, a été également bien accueillie même si les entrepreneurs du bâtiment savent la difficulté de faire passer cette idée dans les faits.

Pas de promesse sur les auto-entrepreneurs

Mais les dirigeants de la FFB n'ont pas entendu la promesse espérée d'une exclusion du secteur du bâtiment du régime de l'auto-entrepartenariat qu'ils réclament depuis plusieurs années.

« Les auto-entrepreneurs nous font une concurrence déloyale », car ils payent peu de charges sociales et pas de TVA, a pourtant réaffirmé Didier Ridoret. Sur les 800.000 auto-entrepreneurs déclarés en France, 120.000 le sont au titre du bâtiment dont près de la moitié, selon lui, ne déclarent pas de chiffre d'affaires, ce qui peut supposer qu'un certain nombre d'entre eux continue de travailler « au noir ».

Enfin le président de la FFB a plaidé pour le maintien de la TVA à taux réduit (7%) pour les travaux de rénovation-amélioration, qui représentent près de la moitié du chiffre d'affaires total du secteur, un sujet que Nicolas Sarkozy n'a pas abordé.