La Fondation Terra Nova, proche du PS, a accusé mercredi Nicolas Sarkozy, à la veille de la présentation de son programme économique, de préparer le « plus important plan de rigueur en France depuis 1945 ».

« La hausse des impôts sur les Français est bien plus importante que les 40 milliards d'euros annoncés par le président de la République », assure la Fondation qui évoque une « hausse réelle » de 47 milliards d'ici à 2016. « Ce chiffre atteindrait même 60 milliards d'euros entre 2011 et 2016, une fois réintégrée la TVA sociale », qui doit entrer en vigueur au 1er octobre si Nicolas Sarkozy est réélu.

Nicolas Sarkozy a d'ores et déjà annoncé 115 milliards d'euros d'efforts pour atteindre l'équilibre budgétaire en 2016, répartis entre 75 milliards d'économies sur les dépenses et 40 milliards de recettes nouvelles. Terra Nova reconnaît par ailleurs que la TVA sociale, qui pèserait sur les consommateurs, serait « techniquement neutre » au regard de la pression fiscale globale, puisqu'elle se traduirait par une baisse concomitante et équivalente du coût du travail.

Dans sa note d'une quinzaine de pages, Terra Nova conteste également que les mesures fiscales déjà votées produiront 32 milliards de recettes supplémentaires, comme le soutient le gouvernement, affirmant que seuls 22 milliards seraient au rendez-vous. Il resterait, selon elle, « environ 25 milliards d'euros de hausses d'impôts cachées, non assumées et non explicitées », soit la différence entre les 47 milliards d'impôts nouveaux et les 22 milliards déjà identifiés. Mardi, l'équipe de campagne du candidat socialiste à la présidentielle François Hollande avait avancé des chiffres parfaitement similaires.

« Des calculs totalement fantaisistes »

« Terra Nova perd toute crédibilité à afficher des calculs totalement fantaisistes », a réagi mercredi la ministre du Budget Valérie Pécresse sur son compte Twitter. Le gouvernement maintient avoir déjà fait voter des hausses d'impôts pour 32 milliards d'euros. Il estime qu'il n'en reste donc que 8 autres à trouver pour atteindre l'objectif de 40 milliards de recettes supplémentaires.

Pécresse a détaillé mardi ces 8 milliards, affirmant que 3,5 milliards proviendraient de l'impôt minimum sur les très grands groupes (Nicolas Sarkozy avait parlé dans un premier temps de deux à trois milliards), 500 millions des évadés fiscaux et 4,5 milliards de réductions de niches fiscales encore à déterminer. Dans une interview au Monde ce week-end, la ministre du Budget a par ailleurs reproché au PS « d'oublier » 4 milliards liés à des suppressions de niches fiscales déjà votées, les effets de la future taxe sur les transactions financières ainsi que « la dynamique de recettes fiscales liée à la croissance ».