Le candidat PS à la présidentielle, François Hollande, interrogé mardi sur la menace pesant sur la note de la France par les agences de notation, a accusé le gouvernement de ne pas avoir "pris les bonnes mesures" soulignant que s'il ne les prenait pas, "nous les prendrons".

« Il y a des mesures à prendre, le gouvernement n'a pas pris les bonnes, il est encore temps qu'il puisse corriger, s'il ne le fait pas, nous le ferons » a déclaré Hollande sur le perron de la présidence du Sénat, aux côtés du président du Sénat Jean-Pierre Bel (PS) venu l'accueillir pour une visite. « Cette menace d'une dégradation (...), c'est aussi la sanction d'un échec », a-t-il ajouté, alors que l'agence Moody's a annoncé lundi qu'elle se donnait trois mois pour déterminer si la perspective « stable » du triple A de la France était toujours justifiée au vu de la dégradation de la situation économique.

Le gouvernement « pas à la hauteur »

François Hollande a toutefois indiqué qu'il ne voulait « pas ajouter la crise à la crise » et qu'il ne dirait « rien qui puisse fragiliser la situation de notre pays » se disant « conscient de ce que ça pourrait signifier pour le renchérissement de notre dette ». « J'ai déjà dit que les mesures prises par le gouvernement n'étaient pas à la hauteur de ce qui était exigé, non pas des marchés et des agences de notation mais en matière de réduction déficit », a-t-il dit. « Ce qu'il y aurait à faire c'est de revenir sur les allégements fiscaux accordés de manière irresponsable depuis 5 ans », a martelé le député de Corrèze. « Plutôt que de taxer tous les Français avec une imagination sans limite, le gouvernement et le président de la République devraient plutôt reprendre ce qui a été consenti aux grandes entreprises de manière inefficace et aux plus fortunés de manière injuste ».

François Hollande, après un bref entretien avec Jean-Pierre Bel, a ensuite été accueilli par les sénateurs PS pour leur réunion hebdomadaire. « Ici nous sommes déjà majoritaires et ce qui sera voté dans la Haute assemblée nous engagera. Les sénateurs (PS) ont aujourd'hui une responsabilité particulière puisqu'ils sont la préfiguration de la nouvelle majorité pour le pays », a-t-il expliqué à la presse à l'issue de la réunion.