Sur Radio France dimanche, la ministre du Budget et porte-parole du gouvernement, Valérie Pécresse, a réaffirmé que les banques françaises devraient augmenter leurs fonds propres avec des capitaux privés, rejetant l'idée d'un "recours à une aide publique" de l'Etat.

« Nous n'avons pas de doutes sur la solidité des banques françaises. Néanmoins, on est dans une zone de grande nervosité et donc, il faut donner des gages de réassurance », a-t-elle souligné, en référence au projet de recapitalisation soumis au sommet européen du 23 octobre à Bruxelles.

Vendredi, son homologue de l'Economie et des Finances François Baroin avait jugé « acceptable » la proposition de la Commission européenne d'imposer aux banques un niveau de fonds propres de 9% à la mi-2012, plus important que celui fixé par la nouvelle réglementation internationale du secteur. Il avait lui aussi privilégié la piste d'un recours au privé et seulement « en dernière limite » à une intervention publique.

« Pour les banques françaises, ce que nous demandons, c'est qu'elles atteignent ce ratio de fonds propres avec des capitaux privés (...) Nous souhaitons que les banques françaises réalisent cette augmentation de capital sans avoir recours à une aide publique », a insisté Valérie Pécresse.

Réserve de bénéfices

Le gouverneur de la Banque de France Christian Noyer a jugé de son côté dimanche que les établissements hexagonaux « devraient être capables d'y arriver (...) essentiellement en accumulant des bénéfices en réserve ». Il a estimé que si l'Etat était cependant amené à participer à l'opération, « il s'agirait d'un investissement temporaire » qui « serait remboursé très vite ».

Valérie Pécresse a par ailleurs mis en avant la nécessité de « plus de transparence, plus de contrôle et plus de sanctions dans le système », en assurant que « le gouvernement sera très attentif à amener toutes ces questions à la table du G20 comme à la table de la zone euro ». « Il faut que les banques nous rendent des comptes aussi sur leur activité et que cette hausse du capital des banques ne se traduise pas par une baisse des prêts à l'économie réelle ».