Les deux têtes de l'exécutif se sont réunis aujourd'hui pour arbitrer certaines pistes de réduction du déficit de la France, alors que la croissance 2011 pourrait être plus basse que prévu. Prochaine réunion : le 24 août, a confirmé l'Elysée.

Au cours de cet entretien, les propositions des ministres de l'Economie, François Baroin, et du Budget, Valérie Pécresse, pour contenir les déficits ont été examinées. Ces propositions concernent notamment la suppression de certaines niches fiscales. Toutefois, aucune des pistes étudiées pour le tour de vis n'a filtré de la rencontre entre le chef de l'Etat et le Premier ministre, en milieu de journée lors d'un déjeuner de travail à l'Elysée. 

Ce déjeuner devait préparer les annonces attendues le 24 août. En pleine tempête boursière la semaine dernière, Nicolas Sarkozy avait interrompu ses vacances pour présider une réunion de crise sur l'économie et promettre des mesures de réduction du déficit public, jugées indispensables pour que la France conserve auprès des agences de notation sa note « AAA », qui lui permet d'emprunter sur les marchés à un coût modéré.

Croissance revue à la baisse

Cet effort devra de plus être fourni alors que la croissance a stagné au deuxième trimestre, et que selon des informations des Echos, la prévision gouvernementale de croissance pour 2011 et 2012 pourraient être revues à la baisse. Selon Jean-Hervé Lorenzi, président du cercle des économistes, trois dixièmes de croissance en moins en 2011 (soit 1,7%, consensus actuel des analystes) signifieraient un manque à gagner de l'ordre de 5 à 10 milliards d'euros pour l'Etat.

« L'esprit du tour de vis supplémentaire reste le même: des mesures équitablement réparties entre les ménages français, d'une part, et les grands groupes et les PME, de l'autre », a déclaré une source proche du dossier. La semaine passée, François Baroin avait indiqué que l'impôt sur les sociétés, l'impôt sur le revenu, les prélèvements sociaux et la TVA ne seraient pas touchés. « C'est un choix politique assumé par le gouvernement de ne pas faire porter l'effort de réduction des déficits sur une augmentation d'impôts car c'est la solution de facilité ».

L'opposition, de son côté, demande pour les déficits français une hausse des impôts des contribuables ou des entreprises les plus riches. Toutefois, Martine Aubry, l'une des candidates à la primaire socialiste pour l'élection présidentielle de 2012, a affirmé mardi matin sur Europe 1 qu'elle n'envisageait pas non plus de hausse de la TVA, ni de la CSG.