François Hollande, candidat à la primaire socialiste pour 2012, a estimé samedi qu'il fallait "rééquilibrer les comptes publics sans tarder, descendre à 3% du PIB le plus vite possible" dans un entretien au Monde daté dimanche-lundi.

« Le candidat qui annonce qu'il n'y aura pas d'effort supplémentaire après 2012 sera un président qui se parjurera », affirme le député socialiste de Corrèze. Assurant vouloir être celui « qui dit la vérité, montre une volonté et une cohérence », il assure qu'engager la réduction des déficits devra se faire « sans tarder ».

Dès 2013 ? « Oui, je ne le dis pas pour céder à je ne sais quelle pression des marchés ou des agences de notation, mais parce que c'est la condition pour que notre pays retrouve confiance en lui », explique-t-il. Pour lui « la dette est l'ennemie de la gauche et de la France ».

100 milliards de déficit

Questionné sur l'opposition de la gauche à approuver en Congrès (réunion de l'ensemble du Parlement) le texte inscrivant dans la Constitution le retour à l'équilibre des finances publiques, M. Hollande s'insurge contre les critiques de la droite accusant l'opposition d'« irresponsabilité ». « Nicolas Sarkozy agit comme un repenti! Lorsqu'il est arrivé à l'Elysée, le déficit budgétaire était d'à peine 50 milliards d'euros, et la dette publique d'environ 78% du PIB », répond-il.

Il relève « qu'aujourd'hui, le déficit avoisine les 100 milliards et l'endettement représente plus de 85% du PIB ». Selon lui, « ce n'est plus la faillite dont parlait François Fillon (au début du quinquennat, ndlr), c'est la banqueroute! ». Pour lui, « il ne faut pas changer de Constitution, il faut changer de président ».

Réforme fiscale et retraite à 60 ans

Le candidat défend une nouvelle fois la nécessité d'une « réforme fiscale », en observant que « les classes moyennes sont en réalité les grandes victimes du système actuel ».

François Hollande affirme en outre que, s'il est élu, il rétablira la retraite à 60 ans, car il « ne peut admettre que ceux qui ont cotisé pendant 41 ans soient obligés de cotiser 42, 43, ou 44 ans parce qu'ils ont commencé à travailler tôt. C'est injuste ».

S'agissant de la crise de la zone euro, il estime que « tant que les gouvernements européens n'auront pas pris des dispositions fermes et durables pour réagir aux attaques, la spéculation gagnera ». Il critique le report à septembre du règlement de la crise grecque. « Ils ont ouvert la boîte de Pandore », dit-il et reproche à la France « son attentisme » et à l'Allemagne « son égoïsme ».