Le gouvernement ne suivra pas les recommandations de la Commission de régulation de l'énergie (CRE) préconisant une hausse de 25 à 30% des tarifs de l'électricité d'ici à 2015 s'il est maintenu après les élections de 2012, a déclaré mercredi le ministre de l'Industrie Eric Besson.

« Après 2012, qui (...) gardera le pouvoir de fixer les tarifs régulés? Le ministre de l'Energie. Ce qui veut dire que jusqu'en 2015, c'est le gouvernement qui décide et il n'a pas l'intention, si c'est ce gouvernement, que ce soit la ligne que vous avez décrite », a déclaré Eric Besson sur Canal +, interrogé sur le risque d'une flambée des prix évoquée par la CRE.

En effet, d'après cette instance, les tarifs pour les particuliers devraient augmenter de 25 à 30% d'ici à 2015, compte tenu des prix de gros de l'électricité décidés mardi par l'exécutif.

42 euros le mégawattheure au 1er janvier 2012

Le gouvernement a décidé mardi qu'EDF vendrait une partie de sa production à ses concurrents au prix de 42 euros le mégawattheure à compter du 1er janvier 2012, dans le cadre de la Nouvelle organisation du marché de l'électricité (Nome). Ce prix est celui que demandait EDF et est bien supérieur à celui que voulait ses concurrents. Or, dans un document de travail transmis en mai 2010 aux députés, la CRE avait estimé que les tarifs pour les particuliers devraient être augmentés de 25 à 30% d'ici à 2015 si le prix de l'Arenh (le nom technique du prix de vente de l'électricité nucléaire) était fixé à 42 euros.

« Les prix de l'électricité et du gaz, les Français savent déjà ce qu'ils doivent être jusqu'au 1er juillet 2012, c'est-à-dire l'exercice de ce gouvernement: ce sera zéro pour le gaz (...) et 2,9% pour l'électricité jusqu'au 1er juillet 2012 », a dit le ministre, alors que le problème du pouvoir d'achat des Français, malmené par les hausses de prix et la modération salariale, semble devenir un sujet politique de plus en plus important.