Le nouveau président de la Fédération bancaire française (FBF), François Pérol, demande au gouvernement de faire en sorte que la future taxe bancaire "ne désavantage pas les banques françaises par rapport à leurs concurrentes", dans un entretien à paraître samedi dans Le Figaro.

Selon le patron de la banque Banque populaire-Caisse d'épargne (BPCE), l'exécutif doit « veiller à ce que cette taxe, si taxe il y a, ne désavantage pas les banques françaises par rapport à leurs concurrentes étrangères, puisque tous les pays n'auront pas de taxe ».

Il prévient aussi que « taxer les banques, c'est taxer le crédit, donc l'économie ».

Le gouvernement doit inscrire dans son budget 2011 une taxe sur les banques qui visera leurs activités les plus risquées. Le détail de cette mesure n'a pas encore été annoncé mais le projet de loi de finances (PLF) doit être présenté le 29 septembre en conseil des ministres. L'Allemagne et le Royaume-Uni vont aussi se doter d'une taxe bancaire.

L'impact de Bâle III

Interrogé sur le nouveau cadre réglementaire international que vient de mettre au point le Comité de Bâle, François Pérol estime qu'il existe un « risque » de voir le crédit devenir « moins dynamique et plus cher », en cas de règles trop contraignantes en matière de fonds propres des banques.

Alors que les travaux des régulateurs ne sont pas achevés, « les banques françaises restent donc extrêmement vigilantes et mobilisées » pour éviter « une nouvelle surcharge en capital », assure-t-il.

Selon lui, « on entrerait alors dans une zone déraisonnable, dans laquelle les banques concernées ne pourraient plus remplir leur mission de financement de l'économie ». « N'oublions jamais qu'en France, les banques assurent les trois quarts du financement de l'économie », insiste le président de la FBF.