Le président de la commission des Finances de l'Assemblée Jérôme Cahuzac du parti socialiste, a estimé ce mardi sur RFI que le plan de rigueur imposé à la Grèce en contrepartie du plan d'aide accordé, était "d'une telle dureté" qu'on pouvait se demander s'il "sera exécuté en totalité".

"Ce plan a été approuvé par les autorités légitimes de ce pays" mais il est "d'une telle dureté qu'on peut se demander si sa réalisation, en tous cas intégrale, est parfaitement crédible", a déclaré M. Cahuzac. "Il va fonctionner "en partie certainement, mais peut-être seulement en partie". Selon le président de la commission des Finances de l'Assemblée, "il est clair que le gouvernement grec a abandonné une partie de sa souveraineté en acceptant des conditions qu'au départ il refusait mais qu'il a fini par se faire imposer, non pas par les Etats de la zone euro, mais, chacun le sait, par l'Allemagne".

"L'Allemagne a confondu deux choses : on ne peut à la fois vouloir punir et aider quelqu'un. On choisit", a aussi estimé le président de la commission des Finances. Il a souligné qu'en cas de problème de remboursement, "les créanciers prioritaires de la Grèce sont dans l'ordre le FMI et les Etats de la zone euro", alors que les banques "sont des créanciers secondaires".

Critique du taux unique de 5% pour prêter à la Grèce

M. Cahuzac a critiqué le fait que les pays de la zone euro aient choisi un taux unique pour prêter à la Grèce (5%), soulignant qu'on avait dû s'aligner sur "le pays qui emprunte le plus cher", c'est-à-dire "le Portugal ou peut-être l'Espagne".

Le président de la commission des Finances a jugé que l'Etat grec devait "réfléchir à ce qu'étaient des usages ou des traditions" en matière fiscale "qu'il n'a plus les moyens de maintenir en l'état". Il a cité en exemple "les compagnies maritimes grecques nombreuses et florissantes qui ne rapportent pas un euro à l'Etat grec" ou l'église orthodoxe "plus grand propriétaire foncier" du pays "qui ne paie pas un euro de taxes ou d'impôts".