Une trentaine de personnes pourraient être visées par l'enquête pour blanchiment d'avoirs d'origine douteuse ouverte par le parquet de Nice à partir des fichiers soustraits à une filiale suisse de HSBC par un de ses employés, a déclaré le procureur Eric de Montgolfier jeudi.

« En l'état de l'enquête, qui n'est pas achevée, il semble qu'on puisse aboutir à une trentaine de cas susceptibles de relever du blanchiment d'avoirs d'origine douteuse », a affirmé à l'AFP le procureur de Nice, confirmant une déclaration faite au « Parisien ».

Les fichiers ont permis d'identifier 127.000 comptes appartenant à 79.000 personnes de 180 nationalités différentes dont 8.231 Français. Mais le procureur a décidé de resserrer son enquête sur le délit de blanchiment d'avoirs d'origine douteuse et de ne pas se saisir du délit de blanchiment de fraude fiscale, susceptible d'avoir été commis par des milliers de contribuables de la liste.

Les évadés fiscaux également poursuivis

Le fisc français, à qui la justice a transmis les fichiers soustraits par Hervé Falciani à l'été 2009, s'est en revanche attelée à poursuivre les éventuels évadés fiscaux.Les données extraites des fichiers ont servi à alimenter, entre autres sources, une liste de 3.000 présumés fraudeurs dont le ministre du Budget d'alors Eric Woerth avait révélé l'existence en août 2009. Elles ont par la suite été versées au fichier Evafisc recensant les contribuables soupçonnés de détenir des comptes non déclarés à l'étranger.

Les données pourraient aussi intéresser d'autres pays. Selon M. de Montgolfier, le décryptage des fichiers a permis d'identifier quelque 8.200 Français, 7.900 Brésiliens, 7.100 Italiens et 6.500 Britanniques.