Le ministre du Budget, Eric Woerth, a défendu mercredi la prévision de croissance de la France, jugée optimiste par la Commission européenne, estimant que cette prévision "volontariste" traduisait la sortie de crise attendue par le gouvernement.

"Ce sont des prévisions volontaristes, les prévisions de croissance sont par nature volontaristes", a déclaré M. Woerth à l'AFP en réaction à la critique formulée par Bruxelles à l'égard de plusieurs pays européens, dont la France.

La France s'est engagée auprès de la Commission européenne à réduire son déficit public de 8,2% du produit intérieur brut (PIB) cette année à 3% en 2013, à condition que la croissance atteigne 2,5% par an à partir de l'an prochain.

La Commission a jugé "plutôt optimistes" les "hypothèses qui sous-tendent le scénario présenté" par la France. En outre, "la stratégie définie ne laisse aucune marge de sécurité si la situation économique évolue moins bien que prévu", a-t-elle pointé.

"Ce n'est pas en professant le pessimisme qu'on sort de la crise", a rétorqué le ministre. "2,5%, c'est la traduction d'une véritable sortie de crise et aussi le fait qu'on pourra bénéficier pendant cette sortie de crise d'un surcroît de croissance".

Et si la France n'atteint pas ce taux de croissance? "Ce qu'on a toujours dit, c'est qu'il faut faire à ce moment-là des efforts supplémentaires sur les dépenses", a-t-il répondu.

M. Woerth a rappelé que le président Nicolas Sarkozy avait réuni en janvier une conférence nationale sur les déficits publics et que "toute une série de travaux" était "en cours" sur "la démarche d'assainissement des finances publiques".

Lors de cette conférence, le chef de l'Etat avait promis pour le mois d'avril des "décisions extrêmement importantes" pour "contenir" les déficits.

Alors que Bruxelles a estimé que dans plusieurs pays, "la stratégie d'assainissement budgétaire proposée" n'était "pas suffisamment étayée par des mesures concrètes", M. Woerth a indiqué qu'il présenterait "d'ici l'été" un programme "extrêmement précis" sur la maîtrise de la dépense publique.

"Globalement, l'accueil de Bruxelles est plutôt bon dans un monde où la prévision est difficile quand on sort d'une crise", a-t-il fait valoir.