Les syndicats et organisations non gouvernementales (ONG) à l'origine de la campagne "Stop paradis fiscaux!" ont appelé lundi les Français à "demander des comptes à leur banque" sur ses "activités réelles" dans ces territoires.

"La campagne +Stop paradis fiscaux!+ appelle les citoyens à demander des comptes à leur banque", écrivent-ils dans un communiqué.

Ils conseillent aux épargnants d'envoyer "une lettre à leur directeur d'agence pour leur demander toute la lumière sur les activités réelles de leur banque dans ces territoires", "où sont pris des risques inconsidérés, catalyseurs de la crise actuelle".

Cette nouvelle initiative intervient alors que la loi française contraint, à partir de ce lundi, les banques à "faire preuve de transparence quant à leurs activités dans les paradis fiscaux", rappellent ces syndicats, dont la CGT et la CFDT, ainsi que ces ONG, dont Oxfam et Attac.

La France a publié en février sa propre "liste noire" de 18 paradis fiscaux. Conformément à un arrêté pris en 2009, les banques françaises doivent désormais produire en annexe de leurs comptes annuels une liste de leurs implantations dans ces territoires et la nature des activités qu'elles y mènent.

Or, selon les signataires du communiqué, "l'essentiel de la finance mondiale opaque est épargné par la liste française", qui est "réduite à 18 +territoires confettis+" et notamment à de petites îles des Caraïbes et du Pacifique comme Anguilla, Niue ou Montserrat.

"De grands centres financiers toujours adeptes du secret, tels que les Îles Caïmans, le Luxembourg, la Suisse, le Liechtenstein et autres Îles Vierges britanniques", ne sont pas considérés par Paris comme des paradis fiscaux, déplorent ces organisations.

"Si le gouvernement veut connaître l'activité des banques françaises dans les 18 territoires qu'il a épinglés, pourquoi les banques refuseraient-elles de communiquer des informations sur l'ensemble des pays où elles sont présentes?", interrogent-elles.