D'après le cabinet de conseil Deminor, 730 petits actionnaires ont assigné devant le Tribunal de Commerce de Paris la banque Natixis, ses anciens dirigeants et sa maison mère BPCE, pour information trompeuse et violation des règles du marché.

Le cabinet, qui fédère cette action, avait annoncé en novembre son intention de poursuivre Natixis. L'assignation a été déposée le 31 décembre, précise-t-il dans un communiqué.

Contactée par l'AFP, Natixis a confirmé avoir reçu l'assignation mais n'a pas souhaité faire davantage de commentaires.

Sont visés "à ce stade" Natixis, BPCE (née en juillet 2009 de la fusion de Caisse d'Epargne et de Banque Populaire), Philippe Dupont, ancien président du directoire de Natixis, ainsi que Charles Milhaud, ancien président du conseil de surveillance de Natixis et ancien président du groupe Caisse d'Epargne.

Les actionnaires reprochent à Natixis de ne pas avoir présenté la véritable nature de ses activités au moment de son introduction en Bourse, fin 2006. Le placement était ainsi présenté comme sans risque, selon les actionnaires, alors que la banque avait massivement investi aux Etats-Unis dans des actifs risqués.

Ils reprochent par ailleurs à Caisse d'Epargne et à Banque Populaire d'avoir violé les règles du marché, en vendant à leurs clients des actions Natixis dans leur propre intérêt.

Plombé par la crise financière, le cours de l'action Natixis a fondu peu après l'introduction en Bourse. Introduit à 19,55 euros en novembre 2006, le titre valait 3,87 euros mardi vers midi. Natixis a cumulé 5,5 milliards de pertes de début 2008 à mi 2009.

Les clients de Deminor demandent en tout quelque 4 millions d'euros de dommages et intérêts, a affirmé à l'AFP Fabrice Rémon, associé en charge de Deminor France. La plupart étaient des petits actionnaires qui ont investi "2.000 à 3.000 euros", a-t-il dit.