Xavier Bertrand a réaffirmé mardi, sans avancer de chiffres, que pour sauver les retraites, il faudrait "accepter de travailler un peu plus longtemps", évoquant pour les financer des "recettes nouvelles" comme la taxation des "stocks options" et des "retraites-chapeaux".

En marge de la convention nationale de l'UMP, le secrétaire général du parti a expliqué à quelques journalistes que "si on vit beaucoup plus longtemps il faut accepter de travailler un peu plus longtemps. Aujourd'hui l'âge légal (de départ) c'est 60 ans". Mais la France, selon lui, "est le pays en Europe où l'on part le plus tôt à la retraite, et encore en âge réel, on n'est même pas à 60 ans, on est en-dessous", a-t-il expliqué.

"C'est pourquoi, si on décide d'allonger la durée d'activité et de reporter l'âge légal, il faut absolument prendre en compte la pénibilité", "les "carrières longues", et "améliorer l'emploi des seniors", a-t-il expliqué.

A la question de savoir si l'on s'acheminait vers un recul de l'âge légal à "62 ans, voire plus", M. Bertrand a répondu qu'il ne s'agissait "pas aujourd'hui de jeter des chiffres". "Nous, ce que nous voulons, ce sont des mesures concrètes, précises pour permettre de faire coïncider l'âge légal et l'âge réel de la retraite", en augmentant "par exemple le taux d'emplois des seniors" qui permet de "rapprocher l'âge légal de l'âge réel"."Augmenter la durée d'activité, c'est la plus grande partie du chemin, mais ça n'est pas la totalité du chemin", a-t-il poursuivi.

"Aller plus loin dans la taxation"

"Il faut trouver le bon équilibre entre ce que doit être l'allongement de la durée d'activité et des financements nouveaux, des recettes nouvelles", a-t-il ajouté, citant "les stocks options, les retraites chapeau". "Il faut aller plus loin dans la taxation", a-t-il ajouté, évoquant aussi "une cotisation spécifique pour les hauts revenus".

"Si vous faites un choix de fiscalité, c'est pas le travail qui doit être taxé. C'est davantage le capital", a souligné l'ex-ministre du Travail. "L'idée (d'une mise à contribution) des revenus financiers des entreprises, c'est une piste qu'a évoquée Eric Woerth (...) qui doit être examinée", a-t-il ajouté sans autre précisions.

Inévitable

Xavier Bertrand affirmait déjà, ce matin dans les colonnes du Parisien/Aujourd'hui en France, que relever l'âge légal de la retraite était "inévitable, à condition de mettre en place la reconnaissance de la pénibilité et de conserver en l'adaptant le dispositif des carrières longues".

Il se déclarait également "favorable au développement du temps partiel en fin de carrière, compensé financièrement, pour maintenir un certain niveau de salaire". Enfin, à propos des modes de financement des retraites, il reconnaissait que "la capitalisation ne doit pas être un tabou chez nous parce qu'il ne s'agit pas de capitalisation à l'anglo-saxonne".