Non, à ce stade l'Insee n'anticipe pas de nouvelle hausse automatique du Smic d'ici la fin 2023, mais... le ralentissement actuel de l'inflation reste incertain.

Octobre 2021, mai 2022, août 2022, mai 2023. A force, avec une inflation durablement très élevée, les augmentations automatiques du Smic se sont installées dans le paysage. Si bien que la prévision de l'Insee, glissée à l'occasion de la publication ce jeudi de la note de conjoncture trimestrielle, étonne presque.

L'Insee anticipe pour l'heure une légère décélération de l'envolée des prix, avec un indice des prix à la consommation repassant sous la barre symbolique de 5% à partir dès cet été, à 4,6% en septembre par exemple, prévoit l'Insee.

Une hausse du Smic sous condition

Or, la hausse automatique du Smic s'enclenche dès que la hausse des prix dépasse 2% par rapport au moment où a été décidé la dernière hausse. La dernière augmentation date du 1er mai 2023 : le salaire minimum a alors grimpé de 2,2% à 1 383,08 euros, en net mensuel pour un temps plein. Plus précisément, cette formule s'enclenche quand l'inflation subie par les 20% de la population les plus modestes (c'est-à-dire le « 1er quintile ») grimpe de plus de 2% en l'espace de quelques mois.

« On ne peut exclure une surprise à la hausse des évolutions de prix qui en déclencherait une »

L'Insee est sceptique concernant une nouvelle revalorisation mais prend ses précautions dans sa « Note de conjoncture » publiée ce jeudi 15 juin : « La prévision d'inflation retenue dans cette Note de conjoncture n'implique pas de nouvelle revalorisation automatique du Smic avant la fin de l'année, mais on ne peut exclure une surprise à la hausse des évolutions de prix qui en déclencherait une. »

« Notre prévision n'impliquerait pas de revalorisation automatique du Smic d'ici la fin de l'année », confirme le chef du département conjoncture de l'Insee, Julien Pouget, lors d'une conférence de presse : « Dans notre scénario, il n'y en aurait pas suite à celle du 1er mai. Cela reste une prévision, ce n'est pas inenvisageable au début de l'automne mais à ce stade ce n'est pas notre prévision. »