Le prix du gazole et de l'essence tutoie les sommets et impose au gouvernement de prendre des mesures pour limiter l'impact sur le pouvoir d'achat. Les options sur la table.
1,63 euro le litre de sans-plomb 95 et le gazole vendu plus de 1,53 euro en moyenne dans les stations-service françaises alors qu'il ne coûtait que 1,20 euro en octobre 2020, selon les données du ministère de la Transition écologique. Soit une augmentation de 28% en un an. Sous pression face à la flambée des prix de l'énergie, le gouvernement a promis des « mesures de protection » pour ne pas fragiliser les populations les plus en difficulté. MoneyVox fait le tour des options à la disposition d'Emmanuel Macron, qui s'est engagé à « des actions de court terme. »
Chèque carburant
« Il peut y avoir une aide spécifique », a déclaré le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal mercredi sur BFMTV. En l'état, cette aide, sur le modèle du chèque énergie de 100 euros versé à 6 millions de foyers, serait un chèque carburant dont le montant, les conditions d'attribution et les modalités d'utilisation - revenus ou nombre de kilomètres ? - sont à définir.
Le chèque carburant d'un montant de 20 euros par mois a déjà été développé dans la région Haut-de-France en 2016 pour aider les habitants contraints de prendre leur voiture pour aller travailler. Entre 2019 et 2021, la métropole de Nice a également tenté le pari pour un montant équivalent. Dans les deux cas, cette aide est versée aux ménages modestes.
Ce choix permettrait de s'appuyer sur les régions et/ou les départements.
Une défiscalisation des frais de carburants ?
Lors de la crise des gilets jaunes en 2018, le gouvernement Philippe avait voulu renforcer la déduction des frais liés aux déplacements professionnels. Une mesure liée à l'impôt sur le revenu qui ne soulagerait pas tous les profils, puisque la moitié de la population française n'est pas imposable.
Les chèques carburants évoqués ci-dessus avaient aussi été défiscalisés pendant cette même crise de la fin d'année 2018.
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Baisser les taxes sur les carburants
En décembre 2018, face à la gronde des « gilets jaunes », Edouard Philippe avait déclaré qu'« aucune taxe ne mérite de mettre en danger l'unité de la Nation ». Après plusieurs semaines de manifestations, l'ex-Premier ministre avait annoncé un moratoire sur la hausse des taxes sur les carburants, suspendant ainsi la hausse de 3 centimes d'euros pour l'essence et de 6,5 centimes pour le diesel initialement prévue au 1er janvier 2019.
En 2021, un gel ou une baisse des taxes reste une option crédible mais écartée pour le moment par l'exécutif selon l'AFP, pour ne pas favoriser « ceux qui roulent en SUV. »
© MoneyVox / SA / Octobre 2021