Montpellier, Rouen ou Strasbourg testent depuis la rentrée la gratuité des transports en commun le week-end. Plus de trente métropoles françaises offrent déjà cette possibilité toute la semaine. Paris, et bientôt Lille ou Clermont-Ferrand, proposent aussi de se déplacer pour 0 euro, mais sous conditions.

L'heure est à l'expérimentaion sur les réseaux de transports en commun : Montpellier, Rouen ou Strasbourg (jusqu'à début octobre) ont récemment annoncé rendre gratuits les voyages en bus ou tramway le week-end. Ces grandes métropoles rejoignent notamment Niort, Dunkerque, Libourne, Aubagne ou Chateauroux qui avaient déjà instauré la gratuité pour tous et tout le temps. Au total, selon l'Observatoire des villes du transport gratuit, plus de 30 villes en France proposent des transports en commun libres d'usage à temps complet.

Dans le détail, la grande majorité sont des villes de moins de 50 000 habitants avec des concentrations géographiques dans le Nord, dans l'Oise, en Bretagne ou dans le Sud-Ouest comme le montre cette carte.

D'autres mesures sont aussi développées dans certaines agglomérations. Pendant les municipales, le débat a été animé à Lille où Martine Aubry (PS) souhaite expérimenter l'accès gratuit aux transports en commun pour certains usagers (jeunes, personnes en situation de handicap et celles à faibles revenus). Clermont-Ferrand planche sur un essai équivalent. A Quimper dans le Finistère ou à Paris, les transports sont devenus gratuits pour les moins de 18 ans depuis le début du mois.

« Ce qui est gratuit n'a pas de valeur »

Deux questions subsistent : comment financer ce projet de gratuité et va-t-il augmenter significativement l'utilisation des transports en commun ? Le nouveau maire de Montpellier ambtionne à terme de rendre la mesure permanente dans la septième ville de France. « Il va falloir se montrer innovant » pour le financement , reconnaît auprès du Figaro, Michaël Delafosse, également président de la Métropole. Pour se montrer attractive, cette mesure demande aussi de lourds investissements réguliers sur le réseau.

Sur le sujet, les avis divergent néanmoins puisque si l'Observatoire des villes du transport gratuit estime que plus une rame est fréquentée plus elle est sûre, d'autres jugent, comme la Fédération nationale des associations d'usagers des transports (FNAUT) et l'Union des transports publics et ferroviaires (UTP), qu'il s'agit d'une « fausse bonne idée ». « Ce qui est gratuit n'a pas de valeur » soulignaient-elles dans un rapport de 2011.