Les voyageurs privés de TGV dans l’ouest en raison de la grève se rabattent sur les bus. Une aubaine pour FlixBus ou BlaBlaBus : les prix des trajets sont jusqu’à 4 fois plus chers que d’habitude.

Sale période pour la SNCF : alors que les TGV circulent avec difficulté dans l’ouest à cause d’une grève dans un centre de maintenance, la circulation des trains est aussi stoppée dans le Sud, notamment entre Montpellier et Toulouse, en raison des intempéries survenues il y a une semaine. Et si la situation vers l’ouest devrait s’améliorer à partir de demain, le trafic ne reprendra pas avant le 25 novembre en Occitanie…

Résultat : les bus qui assurent des longs trajets sont pris d’assaut par les voyageurs. Avec des conséquences non négligeables sur le portemonnaie des usagers. France TV Info a ainsi noté qu’un trajet Paris-Nantes, habituellement facturé entre 19 et 25 euros, coûtait hier en moyenne 83 euros. Même son de cloche du côté des voyageurs. Sur Europe 1, une étudiante raconte avoir payé 58,99 euros pour un BlaBlaBus entre Paris et La Rochelle : « C’est déjà très cher, en temps normal, c’est entre 17 et 20 euros ». Et pour son ami, qui a pris son billet 3 minutes plus tard, le prix avait grimpé à 69,99 euros !

La faute au « yield management » ?

Du côté de FlixBus, on se défend d’augmentations volontaires. « Comme dans le ferroviaire ou l'aérien, les prix de nos billets sont fixés en fonction du remplissage du bus » expliquait hier le directeur des opérations de la compagnie. C’est le fameux « yield management », où les tarifs évoluent en fonction de l’offre et de la demande. Plus la demande est forte, plus les prix s’envolent… « On a besoin de pouvoir vendre quelques billets au prix le plus cher pour compenser le reste des billets qui démarrent parfois à 5 euros. Oui, on profite de la grève en vendant les billets qu'il nous reste. Le reste du temps, les voyageurs profitent de prix très, très bas » justifiait encore Flixbus sur Europe 1. Une logique économique reprise aussi par Frédéric Mazzella, fondateur de BlaBlaCar (qui exploite BlaBlaBus) : « Sans cela, ça ne marcherait pas, on ne serait pas rentable ».

Ce n’est pas la première fois que les compagnies de bus sont accusées « de profiter » des problèmes de trafic de la SNCF. Lors de la grève perlée de 2018, où de très nombreux trains avaient été annulés sur les 3 mois du mouvement social, les tarifs des autocaristes avaient déjà grimpé en flèche. Sur l'année 2018, 9 millions de voyageurs ont été transportés par autocar, un chiffre en progression de 26% par rapport à l’année 2017 (1).

(1) Rapport annuel 2018 sur le marché du transport par autocar et les gares routières, publié par la Fédération nationale des transports de voyageurs