Christine Boutin, ministre du Logement, a lancé officiellement mardi 14 avril, la commercialisation de « la maison à 15 euros par jour ». L'association de consommateurs CLCV demande des « clarifications » sur le dispositif.

« C'est bien le passage à la phase concrète » de la maison à 15 euros, a déclaré Christine Boutin, lors d'une conférence de presse.

Six familles de Bouffémont, dans le Val-d'Oise, vont se voir proposer prochainement ce type d'habitat. 45 autres projets de construction sont déjà prévus à Hérouville Saint-Clair (Calvados) ainsi qu'à Sainte-Radegonde (Deux-Sèvres).

Cette nouvelle formule devrait permettre à des foyers modestes de devenir propriétaires d'une maison d'au moins 85 mètres carrés et de son terrain de 250 m2 ou davantage.

150 partenaires -promoteurs, constructeurs, établissements financiers- ont adhéré à la charte proposée par le ministère, a souligné Mme Boutin.

Pour mettre en place ce dispositif, Mme Boutin a repris la formule du Pass-Foncier. Celui-ci  permet de payer d'abord la maison - sur une période de 25 années maximum - puis le terrain, grâce à un portage assuré par le 1% logement.

La ministre prévoit aussi d'étendre le Pass-Foncier à l'habitat collectif afin de proposer également des « appartements à 15 euros par jour ».

L'association Consommation, Logement et Cadre de vie « CLCV » a demandé des clarifications sur ce dispositif de « maison à 15 euros ».

« Si favoriser l'accession peut être une bonne chose, elle doit se faire dans de bonnes conditions économiques », estime l'association dans un communiqué.

La CLCV se demande « quelles seront les conditions d'un remboursement anticipé », et si l'emprunteur « connaîtra, dès le premier emprunt, les conditions exactes de celui à venir pour le foncier ».

L'association évoque également les coûts supplémentaires des travaux d'entretien, de conservation ainsi que les charges supplémentaires susceptibles d'apparaître durant la durée de l'emprunt.

« Ces dépenses seront-elles anticipées par l'emprunteur ? », demande-t-elle.  

La CLCV s'interroge enfin sur « la cohérence de cette mesure avec les annonces des pouvoirs publics visant à une meilleure maîtrise du foncier ».

Pour l'association de consommateurs, « les vrais enjeux de la politique du logement sont ailleurs ». La CLCV prône notamment la mise en place d'un observatoire unique et indépendant d'évaluation des besoins, le respect de la loi SRU, l'obligation de quotas de logements sociaux dans les programmes neufs, un rattrapage des aides personnelles au logement, et un développement de l'offre de logements conventionnés.

Face à toutes ces interrogations, Mme Boutin a annoncé le prochain lancement d'une « campagne d'information » auprès des maires et conseillers généraux.