Le banquier n’apparaît pas comme un conseiller privilégié quand il s’agit d’anticiper un événement de vie : achat de voiture, immobilier, installation à l’étranger, création d’entreprise, retraite, etc. Un sondage CSA/Société Générale montre que les Français commencent par se documenter sur internet puis demandent conseil à leurs proches avant de se tourner vers d’autres experts.

Pour ses 150 ans, la Société Générale a commandé une étude à l’institut CSA sur « les Français et l’anticipation » (1). En ressort que la quasi-totalité des Français planifient certains événements de leur vie, mais que seulement 21% parviennent à anticiper « pour tout, tout le temps ». Le manque d’argent (39%), le manque de visibilité sur l’avenir (28%) et le manque de temps (20%) constituent les principaux freins à plus de prévisions.

Les étapes de la vie que les sondés anticipent le plus sont le fait de prendre un premier logement (66%) ou de s’installer dans un pays étranger (65%), assez loin devant la retraite (54%) et la succession (46%).

Le relevé de situation individuelle avant l'épargne retraite

Mais le propos principal de ce sondage est de savoir auprès de qui les Français vont chercher conseil au moment d’anticiper. Si un certain nombre de répondants affirment pour chaque étape commencer par décrocher leur téléphone pour prendre rendez-vous avec leur banquier, cette démarche n’est majoritaire pour aucun des événements évoqués dans ce sondage.

Exemple : pour anticiper leur retraite, 79% des sondés ayant commencé à y penser ont entamé leurs démarches en réclamant un relevé de situation individuelle, 48% en demandant conseil à leurs proches et 42% en glanant des informations sur le web. Seuls 32% ont commencé par contacter leur banquier pour évoquer l’épargne retraite, un taux qui atteint toutefois les 45% pour les 18-24 ans.

Le réflexe internet

Autre événement concernant habituellement la banque : la succession. Le banquier apparaît comme le 4e recours (30%) pour anticiper la transmission, derrière le notaire, le clan familial et les proches. Surtout, pour les autres événements de la vie évoqués dans ce sondage, excepté pour la création d’entreprise (31%), le recours aux services de la banque n’est cité comme un recours prioritaire que par une nette minorité de personnes : 9% pour anticiper une perte d’emploi, 5% pour s’installer à l’étranger, 14% pour préparer une réorientation, 11% pour les études et 18% pour l’achat d’un voiture comme pour la recherche d’un premier logement. Dans tous les cas, la recherche d’information sur internet passe avant le banquier. Les sondés contactent par ailleurs systématiquement en premier lieu un spécialiste du secteur concerné : expert-comptable ou chambre de commerce pour une création d’entreprise, agent immobilier pour le logement, etc.

Bref, si la Société Générale présente la banque comme « un tiers de confiance pour l’accompagnement de projet », son avis n’apparaît pas prioritaire. Evoquant la « relation bancaire de demain », son PDG Frédéric Oudéa affirme pourtant dans le communiqué que « la raison d’être [du] métier de banquier est d’accompagner les clients dans les moments clés de leur vie (…), de les aider à les anticiper pour les réussir. » Le message n’est pas encore totalement passé.

(1) Etude réalisée en ligne entre le 30 avril et le 2 mai 2014 auprès d’un échantillon de 1.106 français représentatifs de la population nationale et selon la méthode des quotas par âge, CSP et région, complété pour une meilleure fiabilité des résultats par un suréchantillon de 101 jeunes de 18 à 24 ans.