Plusieurs députés UMP ont dénoncé « l'arrogance » et la « désinvolture » du gouvernement qui a refusé d'être entendu mardi par la Commission des Affaires sociales de l'Assemblée sur la question des retraites, tout en mettant en garde contre une prochaine « fessée fiscale ».

La ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine, « a fait preuve de beaucoup d'arrogance en ne répondant pas à la demande légitime de la Commission des Affaires sociales », a déclaré devant la presse Pierre Méhaignerie, président de cette commission.

Il avait demandé, la semaine dernière, une audition des ministres concernés par la réforme des retraites que le gouvernement entend mener rapidement. Les députés socialistes avaient eux-aussi décliné l'invitation.

« Décisions inappropriées »

Après s'être réunis en commission, pendant quelques minutes à peine, plusieurs députés UMP ont dénoncé vigoureusement sur le fond et sur la forme le décret que le gouvernement de Jean-Marc Ayrault s'apprête à prendre sur les retraites. Leur président, Christian Jacob, a jugé que l'attitude du gouvernement se situait « entre le mépris (de la représentation nationale) et la peur (de la réalité des chiffres) ».

Gilles Carrez, rapporteur UMP du Budget, et Eric Woerth, ancien ministre du Travail qui a « porté » la réforme des retraites de 2010, ont mis en garde le gouvernement contre les conséquences de la réforme concernant la retraite à 60 ans pour ceux qui ont commencé à travailler à 18 ou 19 ans.

Evoquant la hausse des cotisations retraite induite par la réforme, Eric Woerth a souligné qu'elle « pèserait à la fois sur la compétitivité et le pouvoir d'achat ». « Le gouvernement prend des décisions inappropriées dans une situation dangereuse », a estimé Gilles Carrez qui a chiffré à quelque 20 milliards de dépenses publiques supplémentaires d'ici 5 ans, les premières décisions du gouvernement.

Soulignant tous que ces décisions aboutiront à « un choc fiscal », Yves Bur a fait sourire l'auditoire en soulignant qu'« après la gâterie électorale, il y aura la fessée fiscale ! ».