Le secrétaire d'Etat à l'Emploi, Laurent Wauquiez, juge « très intéressante » l'idée émise par des économistes de l'Ecole normale supérieure, de verser un «patrimoine» aux salariés qui auraient retardé volontairement leur départ de la vie active.

« En clair, quelqu'un qui pourrait prendre sa retraite décide de ne pas la prendre mais du coup, chaque année supplémentaire où il travaille, sa retraite est, en quelque sorte, mise de côté, chaque mois. Cet argent lui appartient et au bout de deux, trois ou quatre ans, il touche la totalité de cette somme », explique le secrétaire d'Etat.

« Par exemple, un salarié gagne 1.500 euros par mois. À 60 ans, il aurait droit à une retraite de 1.100 euros par mois. S'il décide de continuer à travailler pendant trois ans, au-delà de 60 ans, il pourra toucher à la fin jusqu'à 40.000 euros », poursuit-il.

Emise par les économistes de l'Ecole normale supérieure, Jean-Olivier Hairault, François Langot et Thepthida Sopraseuth, l’idée est jugée « très intéressante » par le secrétaire d’état. « Nous ne l'avons pas retenue à ce stade mais elle mérite d'être explorée et pourrait être évoquée avec les partenaires sociaux, au sein du groupe de travail mis en place sur l'emploi des seniors », déclare-t-il.

Si ainsi, « on augmente le taux d'emploi des seniors, c'est toute notre économie, y compris le financement des retraites, qui va y gagner », ajoute M. Wauquiez.

Sur l'augmentation des cotisations retraites imposée aux entreprises et aux branches qui ne signeront pas d'accord sur l'emploi des seniors, M. Wauquiez précise qu'il « faudra voir quelle articulation sera retenue entre l'accord de branche et l'accord d'entreprise ».

 L'idée est que, si une entreprise est vertueuse dans une branche qui ne l'est pas, elle ne sera pas pénalisée. Pour les petites entreprises, il est vraisemblable que l'accord de branche sera déterminant », ajoute-t-il.
« Des entreprises se sont déjà engagées dans cette voie comme le groupe de maisons de retraite Medica qui a mis en place des plans d'embauche avec des aides-soignantes jeunes, d'autres plus expérimentées », explique Laurent Wauquiez.

 Air France « a instauré des systèmes de tutorat qui permettent des transmissions d'expériences et qui valorisent les fins de carrière et Areva  a également mis en place des systèmes de tutorat » conclue le secrétaire d’état.