Les responsables socialistes se sont déchaînés mercredi contre le président de l'Assemblée nationale Bernard Accoyer (UMP) pour avoir levé d'autorité la dernière séance-marathon sur les retraites. Un geste dont la droite s'affirme "solidaire", concentrant ses attaques contre Martine Aubry.

Le patron des députés socialistes, Jean-Marc Ayrault, qui a formellement réclamé la démission de Bernard Accoyer, a en outre accusé ce dernier d'agir sur ordre du président Nicolas Sarkozy. « Les députés socialistes demandent la démission sans délai de Bernard Accoyer d'une fonction qu'il a trahie », ont indiqué les députés à la presse après la réunion de leur groupe. « Lors du débat essentiel portant sur la réforme des retraites, le président de l'Assemblée nationale s'est rendu coupable ce matin de forfaiture ».

Plus tôt, la Première secrétaire du Parti socialiste (PS), Martine Aubry, qui ne siège pas à l'Assemblée, avait, elle, demandé « solennellement » à Bernard Accoyer de reprendre la séance.

Siégeant au perchoir, le président l'avait interrompue peu avant 10h, après une nuit entière de débats, dénonçant « l'obstruction » des députés socialistes pour retarder l'heure du vote, prévue dans l'après-midi à 15H00. Il a assuré avoir pris cette décision « tout seul » et « la conscience tranquille ». « Tout vient de l'Elysée. C'est Monsieur Sarkozy qui est le responsable de tout cela. Bernard Accoyer s'est comporté comme un chef de clan », a accusé au contraire le patron du groupe socialiste.

Copé solidaire

Le patron des députés UMP, Jean-François Copé, a assuré être « totalement solidaire », comme l'ensemble du groupe UMP, avec le président de l'Assemblée nationale. Il a dénoncé la « responsabilité historique » de Matine Aubry, « incapable de porter une ligne politique claire sur les retraites », et accusé le PS de procéder à des détournements de procédure pour masquer leur absence de proposition.

Dénonçant un « putsch » du président de l'Assemblée nationale, la vingtaine de députés communistes et Parti de Gauche ont prévu de se joindre au rassemblement contre la réforme des retraites près de l'Assemblée.

Le PS saisit le conseil constitutionnel

Après le vote solennel de mercredi à 15h, la réforme sur les retraites doit être examiné au Sénat en séance publique à partir du 23 septembre. Les syndicats, qui refusent tous le relèvement de l'âge légal de départ de 60 à 62 ans, ont convoqué à cette même date une nouvelle journée de mobilisation. « De toute façon, nous avons décidé de saisir le Conseil constitutionnel » sur l'ensemble de la réforme des retraites, a déjà annoncé M. Ayrault.