Le Premier ministre, François Fillon, a réaffirmé samedi, à quelques jours de la divulgation du projet gouvernemental de réforme des retraites, son intention de toucher au "symbole" de l'âge légal de départ à 60 ans, tout en trouvant de nouveaux financements.

« La justice va nous conduire à solliciter de nouvelles sources de financement parce que l'effort doit être partagé par tous », a assuré M. Fillon lors d'une réunion d'accueil de nouveaux militants UMP salle Gaveau à Paris.

Il n'est cependant pas entré dans les détails alors que le Figaro écrit samedi que le gouvernement a renoncé à une mesure envisagée, taxer temporairement les revenus supérieurs à 11.000 euros par mois.

Interrogé par l'AFP, Matignon n'a pas souhaité commenter. L'entourage du ministre du Travail, Eric Woerth, a de son côté indiqué que « tous les arbitrages n'étaient pas encore rendus ». Toutefois, de source proche du gouvernement, on a confirmé qu'actuellement, « l'idée n'est plus à l'ordre du jour ».

Interrogé, l'Elysée s'est contenté de rappeler qu'« il y aura un avant-projet publié en milieu de semaine », qui « sera soumis à concertation à un certain nombre de grands conseils, comme le conseil supérieur de la fonction publique, le conseil national de l'assurance vieillesse ». « Afin d'éviter les fuites, le président, avec le Premier ministre, ne rendra ses arbitrages que quelques heures avant la divulgation de l'avant-projet », ajoute-t-on.

L'avant projet publié mardi soir

Selon une source proche du gouvernement, ce sera mardi soir. L'hypothèse des 11.000 euros taxés « a existé », ajoute-t-on de même source, sans vouloir dire si elle est abandonnée ou maintenue.

« Ce qui nous guide depuis que nous préparons cette réforme, c'est la vérité, c'est l'équité, c'est la justice et c'est la progressivité », a affirmé le Premier ministre aux militants UMP.

« Depuis vingt ans, le parti socialiste multiplie les conseils et les critiques sur l'avenir des retraites, mais depuis vingt ans, c'est nous qui prenons les décisions difficiles », a-t-il assuré.

« Lorsque Mme Aubry nous dit que quand elle reviendra au pouvoir elle engagera l'abrogation de la réforme que nous allons faire (...) c'est un leurre », selon M. Fillon.

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« Il serait lâche de notre part de dire aux Français que leur retraite pourrait être assurée sans prolonger la durée d'activité et sans toucher à l'âge légal et au symbole des 60 ans », a-t-il martelé.

« Le parti socialiste, il lance des fumigènes », a déclaré pour sa part M. Woerth, qui pilote la réforme. « Il essaye d'expliquer qu'on peut réformer le système de retraites sans toucher à rien ».

« Ce n'est pas possible de dire qu'on va réformer le système de retraites avec 30 ou 40 milliards de prélèvements et d'impôts supplémentaires », selon lui. « Si jamais on fait ça c'est évidemment tous les Français qui payent, c'est évidemment les classes moyennes qui s'en prennent plein la figure ».

Xavier Bertrand, numéro un de l'UMP, a appelé à « admettre la réalité ». « Si nous vivons beaucoup plus longtemps, il faut accepter de travailler un peu plus longtemps ». « Augmenter les impôts, c'est la solution de ceux qui n'ont pas de courage », a-t-il tranché.