Le gouvernement veut réformer la retraites des ministres, qui ont actuellement la possibilité, lorsqu'ils ont été parlementaires, de continuer à cotiser au régime des parlementaires, très avantageux, tout en cotisant au régime général en tant que ministre.

Lorsqu'ils deviennent membres du gouvernement, les ministres doivent normalement cotiser au régime général pour leur retraite de base, ainsi qu'à l'Ircantec pour leur complémentaire, tout comme les agents non titulaires de la fonction publique.

Mais s'ils ont été parlementaires, ils peuvent continuer à cotiser également au régime de retraite des députés ou des sénateurs, très avantageux. « La réforme des retraites, c'est pour tout le monde. On attend le monde politique au tournant », a expliqué dimanche le ministre du Travail, Eric Woerth, invité de « 17H Politique » I-Télé/Les Echos.

Selon lui, « le monde politique doit être exemplaire et plus exemplaire que le reste de la société ».

Il a notamment rappelé que le système de retraite parlementaire est « plutôt meilleur que d'autres systèmes. C'est dû à l'histoire, ça fait des dizaines d'années que c'est comme ça », même s'il « a été un peu modifié il y a quelques années ».

2.700 euros de pension retraite pour un député, 4.442 euros pour un sénateur

La pension moyenne pour un député est de 2.700 euros nets par mois, celle d'un sénateur de 4.442 euros nets. Elle est calculée au prorata de la durée des annuités acquises dans la limite d'un plafond élevé progressivement à quarante et une annuités en 2012.

Mais, pour pallier la précarité de la fonction, les parlementaires peuvent cotiser double pendant quinze ans, puis 1,5 fois les cinq années suivantes en ce qui concerne les députés. Les sénateurs peuvent, au bout des 15 premières années de leur mandat, acquérir « par demi-cotisations deux annuités et demie au cours des cinq années suivantes », selon le site du Sénat.

« Bien évidemment le système de retraite des parlementaires sera réformé, comme celui des ministres, d'ailleurs », a déclaré Eric Woerth. « Quand vous êtes ministres et que vous avez été parlementaire, vous pouvez continuer à cotiser à votre caisse de parlementaire, (...) C'est une habitude très ancienne, il va falloir la réformer », a-t-il affirmé.

Le ministre a précisé qu'il allait « bien évidemment » regarder aussi les retraites des anciens présidents de la République. Pour M. Woerth, « il faut tout regarder, il ne faut pas donner le sentiment que quelqu'un est protégé par rapport à quelqu'un d'autre ».