« Il faut se donner douze mois » pour mettre en place le projet d'Union des marchés de capitaux (UMC), « pas plus parce que cela fait trop d'années qu'on le promet », a plaidé jeudi Emmanuel Macron au cours d'un discours sur l'Europe à la Sorbonne.

« On a besoin de créer cette union indispensable pour pour pouvoir faire circuler le capital », a ajouté le président, le jour de la publication d'un rapport commandé par le ministère français de l'Économie, qui propose quatre recommandations pour « relancer » l'UMC.

Lancé par l'ancien président de la Commission européenne Jean Claude Juncker en 2015, ce projet de « supermarché du financement » pour les entreprises avait alors pour ambition de réduire la très forte dépendance européenne en matière de financement bancaire, et fixait un horizon de quatre ans.

Neuf ans plus tard, ce grand projet, régulièrement cité comme une priorité européenne et qui exige une mise en commun des règles financières propres à chaque pays, patine encore en raison de divergences entre États sur des aspects techniques, notamment à Paris et Berlin.

Tous les États ne veulent pas se voir imposer une supervision financière européenne, tandis que la concurrence financière des États exacerbée par le Brexit, et des règles très différentes en matière de fiscalité ou de droit des faillites sont aussi venues plomber les avancées.

« Soit dans les douze mois on arrive a bâtir un système avec supervision unique, règles communes de faillites et des éléments de convergence de fiscalité (...), soit comme certains le proposent, il faut peut-être concevoir un système, comme on l'a fait sur la concurrence (...), qui permet d'avoir de l'union et de créer en tous cas de la circulation », a affirmé jeudi le président.

« Je ne veut pas préempter la solution technique », a-t-il poursuivi, en référence aux différents scénarios sur la table.

Pour résoudre le casse-tête d'un projet européen financier à 27, le ministère français de l'Économie a commandé un rapport, qui a été présenté jeudi et fait quatre recommandations principales.

La plus emblématique est la création d'un produit d'épargne européen, d'ici 2027, « avec les mêmes règles et la même fiscalité » pour tous les citoyens européens, une proposition soutenue par le ministre français de l'Économie Bruno Le Maire.