La hausse annuelle des péages d'autoroutes sera « inférieure à 3% » en 2024, a assuré mercredi le ministre délégué aux Transports Clément Beaune, sur fond de polémique avec des sociétés concessionnaires au sujet d'une augmentation de la fiscalité. Vinci évoque de son côté une hausse de 5% si la nouvelle taxe passe.

Cette hausse appliquée chaque 1er février avait été de 4,75% en moyenne cette année, conséquence de l'inflation. « L'année prochaine, il y aura une hausse qui sera limitée, une hausse qui sera inférieure à 3% », a promis Clément Beaune à l'antenne de RMC. L'un des principaux concessionnaires d'autoroutes français, Vinci, a affirmé que les péages augmenteraient de 5% si une taxe sur les concessions d'autoroute prévue dans le projet de budget 2024 était mise en œuvre.

Pour Clément Beaune, « il y a eu beaucoup d'intox, il y a eu beaucoup parfois de mensonges liés à cette taxe sur les sociétés de concessionnaires d'autoroute. Elle n'a aucun impact sur l'évolution des péages ». La hausse évoquée par Vinci, « c'est non », a martelé le ministre : « c'est l'Etat qui à la fin prend un texte juridique qui valide cette évolution des péages ». Ceux qui évoquent une répercussion de la taxe « ne disent pas la vérité aux Français ».

600 millions d'euros par an dès 2024

L'impôt sur « les infrastructures de transport de longue distance » décidé par Bercy au nom de la transition écologique est censé rapporter 600 millions d'euros par an dès 2024, dont trois quarts des recettes viendraient du secteur routier et un quart de l'aérien, selon le ministre de l'Économie Bruno Le Maire.

Cette taxe sur les autoroutes et certains aéroports « va aussi financer des investissements dans les bornes électriques, ça va aussi financer le leasing social pour que cela soit moins cher d'avoir une voiture électrique, ça va aussi financer l'achat de nouveaux trains », a expliqué M. Beaune mercredi.

Le 13 novembre, le directeur général adjoint de Vinci et président de Vinci autoroutes, Pierre Coppey, avait qualifié cette taxe de « mauvaise idée que nous contestons et que nous contesterons par tous les moyens ». « Cela va se jouer sur le terrain de la justice administrative, de la justice constitutionnelle et le cas échéant de la justice européenne, mais peut-être trouvera-t-on une solution avant », avait-il prévenu.