La franchise sur les boites de médicaments payée par les assurés sociaux va « probablement » doubler, mais restera plafonnée à 50 euros au total sur un an, a indiqué précisé le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau.

Créée en 2008 sous la présidence de Nicolas Sarkozy, la franchise sur les boites de médicaments est depuis restée inchangée : elle s'élève à 50 centimes par boite de médicaments. Son montant total est plafonné à 50 euros par an et par assuré, au-delà duquel tout est remboursé. Elle est relativement peu perceptible par l'assuré social qui bénéficie du tiers payant, puisque celui-ci ne paye rien immédiatement. La franchise est retenue par la suite par la Sécurité sociale sur des remboursements ultérieurs.

« On regarde, on continue à travailler, on ne veut pas que des personnes qu'on imaginait préservées soient touchées », a expliqué sur Sud Radio M. Rousseau, qui participe actuellement à la préparation du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2024, dont la présentation est attendue pour fin septembre.

Il y aura « sans doute un doublement » de la franchise sur les boites de médicament, mais « avec une préoccupation majeure : que ce ne soit pas les personnes notamment qui ont une affection de longue durée (...) qui soient touchées. Donc on ne touche pas au plafond de 50 euros par an ». « Il nous reste encore quelques semaines pour arbitrer », a précisé le ministre.

Franchise sur les visites chez le médecin : de 1 à 2 euros

Par ailleurs, la franchise sur les visites chez le médecin, actuellement d'un euro, va également « sans doute passer à deux euros », a-t-il ajouté.

Interrogé sur la question d'une révision de franchises concernant les soins infirmiers, de kiné, ou le transport sanitaire, M. Rousseau a répondu qu'il ne voulait pas « ouvrir ces chantiers là ».

Le gouvernement recherche des pistes d'économies, pour pouvoir tenir les engagements européens sur la dépense publique, et financer les besoins de l'hôpital et de la médecine de ville.

Pas de nouvelles hausses sur le tabac

Aurélien Rousseau a par ailleurs indiqué qu'il n'y aurait pas de nouvelles hausses sur le tabac, alors que l'inflation pesait sur le pouvoir d'achat des Français. Mais « l'an prochain, je reviendrai avec cette proposition », a-t-il déclaré.

A propos des pénuries de médicaments, et d'éventuelles hausses de prix pour inciter les laboratoires à produire plus, Aurélien Rousseau a répondu : « le sujet est circonscrit d'une certaine manière à l'amoxycilline (l'antibiotique le plus courant) et au paracétamol ». Sur l'amoxycilline, « on a proposé en contrepartie d'un engagement de livraison » une « augmentation de 10% » aux principaux laboratoires qui en produisent, a-t-il dit. « La plupart des laboratoires ont répondu OK là dessus ».

Il y aura d'autres hausses, mais « pas sur beaucoup d'autres » médicaments, a développé le ministre, qui a par exemple écarté une augmentation du même montant sur le paracétamol. « On se concentre sur notre sujet majeur, les antibiotiques », a déclaré Aurélien Rousseau, rappelant que la France « est encore un des pays où l'on consomme le plus d'antibiotiques en Europe, de très loin ».