Coincés entre la flambée des prix et les baisses de tarifs, les prestataires de santé à domicile, qui interviennent chez plus de 2,5 millions de malades, font face à un « risque massif de faillites en cascade » début 2023, a alerté mercredi leur fédération Fedepsad.

Apnée du sommeil, diabète, handicap, dépendance : pour les soins à domicile aussi, la facture s'envole, avec « un effet dévastateur » chez les prestataires qui achètent les matériels médicaux « essentiellement auprès de fournisseurs américains », avec une inflation « bien supérieure à celle observée en France », souligne la Fedepsad dans un communiqué.

Une hausse de coûts impossible à répercuter sur un marché où les tarifs sont fixés par les pouvoirs publics et subissent une « pression négative continue », entraînant un manque à gagner cumulé estimé à 700 millions d'euros sur les dix dernières années et « un effet de ciseaux désastreux » pour le secteur et ses 32.000 salariés.

La régulation de plusieurs professions, mesure contestée

« Un grand nombre d'entreprises ne pourront pas y faire face », affirme la fédération, qui ajoute « craindre une vague sans précédent de faillites et cessations d'activité dès le deuxième trimestre 2023 ».

Dans ce contexte, elle conteste un article du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2023, qui vise à « rénover la régulation » de plusieurs professions, dont les prestataires de santé, dont les dépenses sont jugées « particulièrement dynamiques ».

Cette mesure « complètement déconnectée de la réalité » ne « peut que conduire à une aggravation des difficultés actuelles », juge la Fedepsad, appelant le gouvernement à « sortir des démarches technocratiques et de l'approche purement comptable », au « risque d'un effondrement du secteur ».

A cette fin, une demi-douzaine d'amendements ont été déposés par des députés d'opposition (LR, RN, LIOT) en vue de l'examen du budget de la Sécu en séance à l'Assemblée à partir de jeudi.