Alors que Bercy a décidé de ne pas toucher au mode de calcul du taux d'usure pour le moment, ce dernier, revalorisé au 1er juillet pour le trimestre à venir, devrait gagner 0,15% à 0,20% pour s'établir à 2,55% ou 2,60% sur les prêts d'une durée de 20 ans et plus.

Un répit pour de nombreux emprunteurs. Alors que s'approche le 1er juillet, les nouveaux taux d'usure pour le troisième trimestre 2022 (juillet, août et septembre) seront dévoilés dans les prochains jours.

Selon une information du Parisien, la hausse du taux d'usure pour les crédits immobiliers d'une durée de 20 ans ou plus devrait être de 0,15 à 0,20%, pour s'établir entre 2,55% et 2,60%. « Le taux d'usure va être relevé de 15 à 20 points de base environ, selon la durée », a annoncé la Banque de France au quotidien. Pour les crédits de 10 à 20 ans, le plafond s'établira donc entre 2,58% et 2,63% (contre 2,43% aujourd'hui).

Déjà un ralentissement des crédits ?

Pour rappel, les taux d'usure sont fixés tous les 3 mois par la Banque de France et désignent le taux maximum au-delà duquel une banque n'a pas le droit de prêter. Ils sont calculés en augmentant d'un tiers les taux annuel effectif global (TAEG) moyens pratiqués par les banques au cours du trimestre précédent. Un mode de calcul très critiqué ces derniers temps par les banques et les courtiers, alors que les taux de crédit immobilier remontent inexorablement mois après mois, quand le taux d'usure n'est lui recalculé que tous les trimestres.

La remontée du taux d'usure est une bonne nouvelle pour les emprunteurs, puisque les courtiers faisaient état de plus en plus de dossiers refusés à cause du dépassement de ce taux. « L'urgence est à la révision du taux d'usure, qui exclut purement et simplement l'accès à la propriété à de nombreux emprunteurs, pourtant solvables », alertait ainsi Olivier Lendrevie, le président de la Cafpi, qui estime qu'aujourd'hui un dossier sur cinq a un problème avec le taux d'usure.

Crédit immobilier : pas d'évolution majeure du taux d'usure à attendre à court terme

Mais certains craignent déjà que la hausse ne soit pas suffisante. « Seules les personnes fortunées avec beaucoup de cash pourront devenir propriétaires », affirme Maël Bernier, porte-parole de Meilleurtaux, dans le Parisien, qui constate déjà « un ralentissement du volume de crédits accordés par les banques ».

Si, dans l'entourage des pouvoirs publics, on estime qu'il « n'y a pas de données suffisantes à ce stade, malgré l'évolution des taux, pour pointer un problème d'accès systémique au crédit immobilier », Bercy assure cependant rester « attentif à l'accès au crédit des Français. Nous suivons l'évolution des taux en lien étroit avec la Fédération bancaire française, la banque de France et les associations de consommateurs. »