La Fondation Concorde, think tank libéral et pro-entreprise, a passé au crible les programmes des cinq principaux candidats à la présidentielle, évaluant notamment leur efficacité pour réindustrialiser la France, augmenter le taux d'emploi et maîtriser les finances publiques, selon cette étude transmise vendredi à l'AFP.

Sur le front de la réindustrialisation, la Fondation Concorde juge plutôt positivement les baisses d'impôts de production promises par Emmanuel Macron, Valérie Pécresse et Eric Zemmour.

Mais la baisse de 7 milliards de Contribution sur la valeur ajoutée (CVAE) proposée par le président sortant est un pas « insuffisant », tandis que le fléchage vers les PME et TPE par Marine Le Pen « ne permet pas de répondre aux enjeux de l'industrie et du commerce extérieur ».

A l'inverse, les 30 milliards en moins promis par Eric Zemmour sont « une masse critique suffisante » pour relancer la production, d'autant que, selon la Fondation, cette perte de recettes serait financée par le surplus d'activité qu'elle permettrait.

En matière de stimulation de l'emploi, la Fondation salue les mesures de conditionnement du RSA, de réformes des retraites et de l'assurance chômage d'Emmanuel Macron. Tout comme le recul de l'âge de départ à 64 ans proposé par Eric Zemmour.

De même, « l'ensemble des mesures proposées (par Valérie Pécresse) est réellement à même de doper l'offre de travail », juge-t-elle. Sa réforme des retraites notamment permettrait de générer directement 16 milliards d'euros d'économies via le recul de l'âge de départ, mais aussi 32 milliards par an de recettes via la hausse du taux d'emploi.

A l'inverse, l'abaissement de l'âge de départ à 60 ans pour ceux ayant commencé à travailler tôt voulu par Marine Le Pen coûterait directement 15 milliards d'euros et entrainerait un « recul du taux d'emploi ».

L'évaluation de la Fondation Concorde est beaucoup plus sévère sur l'impact de ces programmes sur les finances publiques.

Seul celui de Valérie Pécresse permettrait de réduire le déficit public, de 1,7%, grâce à un coût de 30,8 milliards d'euros par an, contre 73,4 milliards d'économies.

Le programme d'Eric Zemmour le creuserait de 0,5%, avec des mesures qui se contentent de « traquer les dépenses inutiles », et une surévaluation des gains issus de la suppression de certaines prestations aux étrangers non européens.

Celui d'Emmanuel Macron l'« aggraverait » de « près de 1% », du fait d'un manque d'économies, tandis que celui de Marine Le Pen « alourdirait » le déficit de « plus de 3,3% », avec des économies qui « ne permettront de financer que le quart des mesures de pouvoir d'achat promises ».

La Fondation s'est brièvement penchée sur le programme de Jean-Luc Mélenchon, qu'elle estime « irréaliste ». Sa volonté d'annuler une partie de la dette publique et de rendre le financement de l'Etat indépendant des marchés financiers entrainerait, selon elle, « un effondrement de l'économie et du niveau de vie des Français ».