L'Autorité des marchés financiers (AMF) met en garde contre les conseils d'investissements données sur internet, appelant notamment à évaluer la crédibilité de l'émetteur. Dans leur viseur, les stars de télé-réalité qui promettent de faire fortune.

« Sur Snapchat et Instagram, Laurent et Jazz Correia, stars d'une émission de téléréalité, font la promotion de plateformes de trading en dictant, à des dizaines de milliers d'abonnés, à l'aide d'un associé, comment vendre et acheter des devises étrangères sur Internet », écrit Le Parisien avant de mettre en avant les dangers qui représentent ces conseils.

Dans une enquête également consacrée au sujet, Mediapart raconte l'histoire de ceux qui, alléchés par le gain facile, ont perdu beaucoup. Le phénomène a pris une telle ampleur que l'Autorité des marchés fianciers (AMF) et son pendant européen (ESMA) rappellent que les « recommandations d'investissement doivent être présentées de manière objective et transparente. (...) L'AMF invite les investisseurs à s'interroger sur la crédibilité des opinions partagées en ligne et à fonder leur décision d'investissement sur des informations fiables. »

La ficelle est grosse et pourtant. Fort d'une popularité acquise dans des émissions de télé-réalité, ces conseillers sur réseaux sociaux délivrent des analyses biaisées et promettent un accompagnement par des traders professionnels. « Ça paraissait tellement facile. On n'a rien à faire, juste à reprendre les signaux au bon moment. Sur la première semaine, j'étais assez satisfait, j'avais pris un peu d'argent. Mais dès la deuxième semaine, c'était la dégringolade. Et puis tu te noies dans la frustration, tu continues à miser jusqu'à tout perdre », confie par exemple Brahim à Mediapart.

Nabilla épinglée

« Partager son opinion devant un large public sur le prix actuel ou futur d'une action cotée dans l'Union européenne (UE) par exemple constitue une recommandation d'investissement en droit européen, selon le règlement Abus de marché (MAR). Cette diffusion doit respecter des règles précises, en particulier celles de révéler son identité, ses sources, et ses éventuels conflits d'intérêts. L'ESMA rappelle également que les investisseurs doivent être en mesure d'évaluer la crédibilité et le degré d'objectivité d'une recommandation d'investissement », écrit l'organisme européen de protection.

Récemment, Nabilla Benattia-Vergara a été épinglée par la Répression des fraudes pour avoir fait en 2018 la promotion de services de trading de bitcoins sur Snapchat sans mentionner qu'elle était rémunérée pour cela. L'influenceuse a alors accepté de payer une amende de 20 000 euros.

L'AMF publie chaque trimestre depuis janvier 2021 un tableau de bord des investisseurs particuliers actifs. En deux ans, l'AMF a constaté l'arrivée sur les marchés d'actions de 800 000 nouveaux investisseurs particuliers, au profil plus jeune.