L'Autorité des marchés financiers a infligé jeudi une amende de 32 millions d'euros au géant européen de la gestion d'actifs Amundi, notamment pour « manipulation de cours ».

Cette amende concerne des opérations litigieuses sur l'indice européen Eurostoxx 50 réalisées entre l'été 2014 et l'été 2015. Le courtier Tullett Prebon, également impliqué dans l'affaire, a reçu de son côté une amende de cinq millions d'euros. Cette décision peut faire l'objet d'un recours. Sollicitée par l'AFP, Amundi n'était pas joignable dans l'immédiat.

La Commission des sanctions de l'AMF, le gendarme des marchés financiers, a conclu que les personnes et entreprises mis en cause ont « manipulé le cours du Future (contrats à terme, ndlr) Euro Stoxx 50 par recours à un procédé fictif ou à toute autre forme d'artifice », indique l'AMF dans un communiqué.

« Wash trading »

L'amende pour Amundi se divise en deux : 25 millions d'euros pour Amundi Asset Management et 7 millions pour Amundi Intermédiation. Deux salariés, un par entité et licenciés depuis, ont commis à 40 reprises des « wash trades » lors de 20 séances différentes, a détaillé l'AMF. Le « wash trading », consiste à passer des ordres de vente dans de gros volumes et simultanément des ordres d'achat de gros volumes également, créant une illusion de forte demande sur un titre et potentiellement une variation du cours.

Amundi avait reconnu « une série des faits » reprochés mais avait contesté « formellement » l'accusation de manipulation des cours lors de la séance de la Commission des sanctions début juillet. « Amundi n'a bien entendu jamais organisé, ni même cautionné ces pratiques », avait alors affirmé l'avocat d'Amundi devant l'AMF.

Des interdictions d'exercice pour 2 anciens salariés

Cette amende de 32 millions d'euros prononcée n'est pas un record, Natixis Asset management ayant été sanctionnée de 35 millions d'euros en 2017 par l'AMF, avant que le Conseil d'Etat ne réduise la somme à payer à 20 millions en 2019.

Les deux anciens salariés d'Amundi mis en cause, Ludovic Delion, un gérant, et Gregory Saey, un négociateur, ont en outre été sanctionnés d'une interdiction d'exercice de leur activité pendant 10 ans.