La commission prélevée par les émetteurs de tickets restaurant est un sujet de crispation avec les professionnels de la restauration. Worklife propose contre un forfait mensuel de 1 à 5 euros de la faire payer aux entreprises.

« Le titre-restaurant est l’avantage social préféré des Français et les porteurs de nos titres vont 5 fois plus au restaurant que ceux qui n’en ont pas », revendique François Barbey de chez UpDéjeuner, un émetteur puissant du secteur. Mais, dans leur coin, les commerçants enragent contre les commissions prélevées lors des paiements en titres restaurant. Si ce mode de règlement est « devenu incontournable, selon Sébastien Doley, secrétaire général chez Syndicat des Boulangers du Grand Paris, la commission a « été multipliée par deux ces dernières années car le terme 'apporteur d’affaires' sert d’excuse à des taux élevés de commission. Pour un restaurateur, 5% du chiffre d'affaires sur les ventes en titres resto, ça correspond souvent à la marge. »

Ces commerçants mécontents vont peut-être trouver leur salut chez Worklife, un nouveau venu sur le marché. « On vient jouer les trublions car les émetteurs n'apportent pas de services qui justifient un taux aussi important de commission » assure le PDG Benjamin Suchar au Figaro. Son entreprise propose une carte qui prélève la commission chez les entreprises et pas chez le commerçant. Un forfait d’un à cinq euros par mois et par salarié est demandé. Chez Worklife on vante le côté « social et solidaire » du service pour séduire des entreprises et pour soutenir les restaurateurs.

Récemment, une plainte a été déposée contre les quatre émetteurs traditionnels Edenred, Sodexo, Natixis Intertitres et Up. Un courrier dénonçant le montant de la commission a aussi été adressé au ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire. Fin 2020, les cartes équipent 70% des bénéficiaires chez Edenred (soit 1,4 million de personnes), 26% chez Up Chèque Déjeuner (400 000 personnes), ou 35% chez Apetiz (soit 400 000 personnes) pour plus de 200 000 commerçants agréés. Selon les professionnels du secteur, près de 900 millions de titres restaurant ont été émis en 2019, pour une valeur totale de presque 7,2 milliards d'euros.

Tickets restaurant valables jusqu'en février 2022

La durée de validité des « tickets resto » de 2020, arrivant à échéance fin février 2021 a été prolongée jusqu’au 1er septembre 2021. Mieux, vous pourrez alors les échanger contre des titre 2021 valable théoriquement jusqu'en février 2022. Le plafond quotidien de 38 euros, au lieu de 19, soir et week-end inclus, a été lui aussi maintenu au moins jusqu’en septembre 2021.