Le délégué général de l’association 40 Millions d'automobilistes, Pierre Chasseray, réagit à la proposition d'un député de la majorité de vouloir réduire les prix des péages en cas de travaux sur les autoroutes. Il dénonce un coup de com'

« Si le service n’est pas rendu, est-il normal de payer le même tarif ? », s'interrogeait récemment sur MoneyVox le député LREM Julien Borowczyk à propos des autoroutes. L'élu de la Loire a déposé une proposition de loi pour accorder aux automobilistes une baisse des tarifs en cas de travaux. « Un coup de com' avec zéro fond derrière », enrage Pierre Chasseray, délégué général de l’association 40 Millions d'automobilistes qui n'a pas été sollicité sur le sujet.

S'il convient que la mesure pourrait faire gagner « quelques dizaines de centimes d'euro » aux usagers pénalisés dans le meilleur des cas et que la « prise de conscience » des tarifs élevés pratiqués par les concessionnaires est « une bonne chose », Pierre Chasseray rappelle que l'enjeu se situe dans le détail des conventions signées par l'Etat avec les exploitants du réseau. Celles-ci, à ses yeux, sont opaques et surtout très lucratives pour les opérateurs. L'enjeu est donc de faire baisser la facture générale, pas de jouer sur les travaux qui ne sont qu'un problème marginal, presque « populiste. » Interrogé par MoneyVox sur ces points, Julien Borowczyk préfére laisser son texte « dans l'intérêt des automobilistes » suivre son chemin parlementaire, sans créer de polémique inutile.

Des fortes hausses de tarifs

Depuis le 1er février, l'Etat et les compagnies concessionnaires se sont mis d’accord pour réévaluer de 0,85%, en moyenne, les tarifs aux péages. Cette hausse porte l'augmentation total à 20% en 15 ans quand l'inflation a dépassé de son côté les 10%.

Entre 2002 et 2006, l'Etat a privatisé les 8 770 kilomètres que compte le réseau autoroutier français. Selon un récent rapport du Sénat, le processus de cession au secteur privé a fait perdre à l’Etat 6,5 milliards d’euros de recettes potentielles. Une « étude indépendante » demandée par le rapporteur de la commission du Sénat a estimé que « deux des trois groupes autoroutiers pourraient atteindre la rentabilité attendue lors de la privatisation dix ans avant la fin des concessions », soit autour de 2022. Pour le Sénat qui recommande de ne plus prolonger la durée des concessions » autoroutières qui doivent arriver à échéance à partir de 2031, il est impératif de mieux partager les profits des sociétés d'autoroutes avec l'État et les usagers ».

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