Compte tenu du couvre-feu à 18h qui coûte environ 10 milliards d'euros chaque mois à l'Etat, et d'un reconfinement « de plus en plus crédible », le rapporteur général du budget à l'Assemblée a tablé dimanche sur un projet de loi de finances rectificative à la fin du trimestre.

Un reconfinement est « de plus en plus une hypothèse crédible » même si « nul ne le sait », a déclaré Laurent Saint-Martin (LREM) dimanche au micro de Radio J, tout en assurant que « reconfinement ou pas, l'Etat sera en soutien ». « Aujourd'hui avec un couvre-feu à 18h, et avec les situations de restrictions actuelles, il faut savoir que les aides coûtent environ 6 à 7 milliards d'euros par mois à l'Etat », a-t-il indiqué en précisant qu'il ne parlait que des dépenses et pas du manque à gagner pour l'Etat.

« Si vous ajoutez le manque à gagner, puisqu'une entreprise qui fonctionne moins bien paye évidemment moins d'impôts, on dépasse allègrement les 10 milliards d'euros par mois », a estimé le rapporteur général du budget à l'Assemblée. « En confinement, si on est sur le format du mois de novembre dernier, cela va probablement coûter encore plus cher (...) ça peut approcher les 15 milliards d'euros toutes dépenses et non-ressources confondues », selon le député du Val-de-Marne.

« Quand nous avons besoin de recharger les crédits »

D'après lui, il faudra un nouveau collectif budgétaire « probablement à la fin du premier trimestre (...) fin mars-début avril, mais cela peut-être accéléré en fonction des besoins ». « Un projet de loi de finances rectificative est à porter devant les parlementaires quand nous avons besoin de recharger les crédits, c'est-à-dire que ce que nous avions voté est insuffisant. Ce que nous avons fait déjà à quatre reprises durant l'année 2020 », a-t-il rappelé.

Par ailleurs, « chaque nouvelle mesure restrictive rend de plus en plus difficile l'objectif de 6% de croissance » du PIB français en 2021, a estimé Laurent Saint-Martin. « Nous serions plus proche des 5% que des 6% s'il y avait un nouveau confinement » de trois semaines, et la baisse pourrait être de « 1,5 point » en cas de confinement plus long, mais « cela dépendra de qui est impacté », a-t-il ajouté.

Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a promis jeudi un soutien « total » à l'économie « tant que la pandémie sera là ».