Pointés du doigt pour leur incapacité à indemniser les pertes d’exploitation subies par certains secteurs, parfois même accusés de tirer profit de la crise du Covid-19, les assureurs français ont dévoilé ces derniers jours le détail des mesures exceptionnelles qu’ils allaient prendre, et leur coût.

Ils n’ont pas vraiment eu le choix. Mis sur le gril pour leur incapacité à prendre en charge les pertes d’exploitation subies par leurs clients - TPE/PME, commerçants, artisans, indépendants - liées à la pandémie de Covid-19, les assureurs ont quand même dû mettre la main au portefeuille. Mercredi 15 avril, la Fédération française de l’assurance a détaillé l’effort financier global du secteur pour affronter la crise : 3,2 milliards d’euros de mesures exceptionnelles, dont 1,75 milliard d’euros de mesures extracontractuelles et solidaires pour les populations et les entreprises les plus exposées, et 1,5 milliard d’euros pour doter un fond d’investissement destiné à soutenir la relance économique.

Quelle sera, dans le détail, la contribution des différentes enseignes ? Combien, au final, la crise va-t-elle coûter à votre assureur ? Nous avons fait le tour des principaux acteurs du marché français.

Covea (MAAF, MMA, GMF) : 525 millions d’euros

Le groupe mutualiste Covea, qui regroupe les marques MAAF, MMA et GMF, a annoncé le 14 avril dans un communiqué qu’il allait mobiliser 525 millions d’euros dans la lutte contre les conséquences de la pandémie de Covid-19.

Les garanties contractuelles directement mobilisées pour répondre à la crise représentent l’essentiel de cette somme, 300 millions d’euros, sous la forme notamment de la prise en charge d’arrêts de travail ou des pertes d’exploitation de certains restaurateurs couverts en cas de pandémie. Le groupe va également consacrer 125 millions d’euros à des actions de solidarité, à destination de ses sociétaires en difficulté, et par le biais d’une contribution au fonds national de solidarité créé par l’Etat pour les TPE/PME. Il va également injecter 100 millions d’euros dans le programme d’investissement pour la relance de l’économie mis en place par les assureurs.

Axa France : 375 millions d’euros

Le 14 avril, dans la foulée de l’annonce de la prolongation du confinement jusqu’au 11 mai, Axa France a porté à 375 millions d’euros le montant de sa contribution à la lutte contre les conséquences du nouveau coronavirus. 200 millions sont destinés directement aux clients en difficulté. L’assureur va rembourser deux mois de cotisations aux artisans, commerçants et professions libérales ayant dû cesser leur activité suite à une fermeture administrative. Il va également geler, jusqu’à la fin 2020, les cotisations des professionnels, à l’occasion des renouvellements de contrats.

Axa compte contribuer à hauteur de 54 millions d’euros au fonds national de solidarité pour les TPE/PME. S’y ajoutent 10 millions d’euros pour la création d’un « Fonds AGIPI de solidarité COVID-19 », afin d’apporter « une aide solidaire aux clients en situation difficile ». La société s’est également engagée à ne pas recourir au chômage partiel, et à ne procéder à aucun report de charges sociales ou fiscales en France durant la période.

Generali France : 300 millions d’euros

Dans un communiqué daté du 15 avril, Generali France a annoncé que « l’ensemble des impacts et engagements portés (…) pour lutter contre le Covid-19 et ses conséquences se porte désormais à près de 300 millions d’euros ».

La compagnie va flécher 150 millions d’euros environ vers le fonds gouvernemental de soutien aux indépendants et entrepreneurs, et vers le programme d’investissement pour la relance de l’économie. Elle va également réserver 150 millions d’euros environ à des mesures extra-contractuelles de maintien et d’extension de garanties à l’attention de ses clients professionnels, entreprises et indépendants, dont 80 millions d’euros de gestes commerciaux : report du versement de primes, extension de garanties, différé de paiement de loyers pour les locataires de son parc immobilier, prise en charge des indemnités journalières des personnes fragiles, etc.

Generali a également annoncé qu’elle n’aurait recours « ni au chômage partiel ni à aucun dispositif d’aide publique destiné à soutenir en priorité les entreprises en difficulté. »

Aviva France : 149 millions d’euros

La contribution d’Aviva France au programme d’investissement des assureurs dans la reprise de l’économie sera de 100 millions d’euros, selon un communiqué publié le 15 avril. L’assureur d’origine britannique versera également 10 millions d’euros au fonds national de solidarité pour les TPE/PME.

Les mesures extra-contractuelles et solidaires vont elles atteindre les 39 millions d’euros, à destination de ses clients artisans, commerçants, professions libérales, TPE et PME les plus exposées à la crise : réductions de primes, facilités de paiement, report de loyers pour les TPE et commerces locataires de son parc, etc. La compagnie va également faire des dons directs au secteur de la santé, notamment à l’Assistance Publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP). Aviva, enfin, a expliqué qu’elle n’allait pas faire appel aux dispositifs d’aides proposés par l’Etat, au chômage partiel notamment.

Et les autres assureurs ?

Toutes les assureurs n’ont pas encore communiqué sur le montant de leurs contributions. Groupama a annoncé le 14 avril que la sienne dépasserait les 400 millions d’euros, sans détailler la manière dont cette somme était ventilée. Crédit Agricole Assurances a dévoilé le 2 avril une contribution de 19,6 millions d’euros au fonds de solidarité mis en place par les pouvoirs publics en faveur des TPE et des indépendants, et un certain nombre de mesures d’accompagnement de ses clients. Allianz France, enfin, a également dévoilé le 10 avril un certain nombre de contributions, sans en détailler les montants.

Quelques gestes pour les particuliers

Si l'essentiel de l'effort consenti par les assureurs est fléché vers les entreprises et les professionnels, certaines compagnies annoncent également des gestes à destination de leurs clients particuliers. En particulier en assurance auto, où les sinistres sont en forte baisse avec le confinement. La Maif, notamment, va rembourser à ses sociétaires 30 euros par véhicule assuré, pour un montant total de 100 millions d'euros.

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