Postfinance, le bras financier de la Poste en Suisse, va abaisser la rémunération des comptes d'épargne et de prévoyance pour la retraite face à la pression des taux d'intérêts « historiquement bas », a-t-il annoncé lundi.

A compter du 1er novembre, la rémunération pour les comptes épargne de la clientèle privée sera abaissé à 0,025%, contre 0,050% actuellement, a indiqué Postfinance dans un communiqué.

Le taux d'intérêt versé pour rémunérer certains comptes d'épargne retraite va également être abaissé à 0,15%, contre 0,20% jusqu'à présent. Il concerne des comptes qui peuvent être souscrits pour compléter volontairement l'épargne-retraite.

Un fonds en actions comme alternative

Pour proposer une alternative à ses clients, Postfinance lancera en novembre un fonds en actions pour leur permettre de faire fructifier leur épargne dans une optique de long terme.

« Les taux d'intérêt restent actuellement à un niveau historiquement bas sur les marchés financiers nationaux et internationaux », a fait valoir Postfinance, soulignant que la pression sur les opérations d'intérêts « a considérablement augmenté ces dernières années ». Or « le marché ne semble pas s'attendre à ce que les taux d'intérêt augmentent à moyen et à long terme », a ajouté l'établissement pour expliquer sa décision.

Une politique monétaire inchangée

Mi-septembre, la banque centrale suisse a laissé sa politique monétaire accommodante inchangée mais a ajusté la base de calcul sur le taux négatif qu'elle applique aux dépôts que sont obligées de lui confier les banques et institutions financières. L'objectif est d'alléger la pression sur le secteur financier en limitant « au strict minimum » la charge que représente ce taux négatif, avait justifié la Banque nationale suisse (BNS), alors que la pression sur les taux pourrait se prolonger « sur une longue période », avait-elle jugé.

Comme d'autres banques centrales, fortement mises à contribution pour stabiliser l'économie depuis la crise financière de 2007-2008, la BNS s'appuie sur une politique monétaire accommodante, qui s'articule depuis 2015 autour d'un taux négatif de -0,75% appliqué aux avoirs que doivent lui confier les banques. Sa priorité est de lutter contre la surévaluation du franc suisse, une valeur refuge par excellence, à laquelle les investisseurs ont recours en cas d'incertitudes sur les marchés financiers.