La banque suisse UBS va abaisser le seuil à partir duquel elle fera payer des frais pour les dépôts en euros au sein de sa branche suisse face à la faiblesse persistante des taux d'intérêt, a-t-elle indiqué mardi.

A partir de novembre, des frais annuels de 0,6% seront perçus sur les dépôts de plus de 500 000 euros sur les comptes courants des clients en Suisse, a précisé la banque dans un courriel à l'AFP. Jusqu'à présent, ces frais s'appliquaient à partir de 1 million d'euros.

« Les conditions sur les marchés monétaires et de capitaux restent très difficiles. Les taux d'intérêt sont plus faibles qu'attendu, se maintenant en terrain négatif », a indiqué la banque pour expliquer sa décision. « Nous supposons que cette période de faibles taux d'intérêt va durer encore plus longtemps », a-t-elle ajouté, se préparant à ce que les banques continuent de devoir payer des taux négatifs sur les dépôts auprès des banques centrales.

0,75% au-delà de 2 millions de francs suisses

La semaine dernière, la banque avait déjà confirmé qu'elle appliquerait une taxe de 0,75% sur les dépôts des particuliers de plus de 2 millions de francs suisses à compter du 1er novembre au sein de sa branche suisse, UBS Switzerland AG, s'alignant sur des décisions « similaires » de ses concurrentes en Suisse, a-t-elle indiqué. Le numéro un du secteur helvétique propose toutefois des alternatives à ses clients pour leur dépôts, notamment par le biais de fiduciaires, a-t-il cité en exemple.

Depuis la crise financière de 2007-2008, les banques centrales ont mis en place, pour soutenir l'économie, des politiques monétaires exceptionnelles, qui se sont traduites par une période prolongée de taux d'intérêt extrêmement bas. Alors qu'elle avait amorcé une normalisation de sa politique monétaire avec un resserrement graduel de ses taux, la Réserve fédérale américaine (Fed) a fait machine arrière la semaine dernière face aux inquiétudes sur la croissance dans un contexte de faible inflation. Lors de la publication de ses résultats trimestriels, une semaine avant la décision de la Fed, UBS avait déjà évoqué la faiblesse des taux d'intérêt et l'abandon du processus de normalisation parmi les principaux risques pour le secteur bancaire, aux côtés des tensions géopolitiques et du ralentissement synchronisé de l'économie.

En Suisse, la banque centrale applique, elle aussi, une politique monétaire accommodante, qui s'appuie sur un taux négatif de 0,75% ponctionné sur les avoirs que doivent lui confier les banques et institutions financières. Ce taux négatif vise à limiter la pression sur le franc suisse, qui fait partie des grandes valeurs refuges, à l'instar du yen japonais, de l'or ou des emprunts allemands.