Le Comité consultatif du secteur financier s’intéresse de près à la vente d’assurances par téléphone. Il réfléchit à un guide de bonnes pratiques pour protéger les consommateurs du démarchage agressif.

Après le constat, place à l’action ! Le Comité consultatif du secteur financier (CCSF), cet organe de concertation paritaire placé sous l’égide de la Banque de France, souhaite mettre de l’ordre dans la jungle du démarchage téléphonique en assurance. Selon Les Echos, il travaille à définir des bonnes pratiques pour encadrer la prospection commerciale et protéger les consommateurs des techniques de vente agressives.

Ainsi, d’après le média économique qui s’appuie sur « plusieurs sources », l’un des points d’attention du CCSF concerne une dérogation au Code de la consommation. Elle permet de vendre une assurance avec le seul accord oral du client. De quoi donc faciliter la tâche aux commerciaux peu scrupuleux. En conséquence, dans son guide de bonnes pratiques, le Comité pourrait obliger les distributeurs d’assurances à introduire une seconde étape afin d’obtenir l’approbation expresse de la personne démarchée.

Les personnes âgées, premières victimes du démarchage téléphonique

Ce travail du Comité consultatif du secteur financier s’engage alors que les signalements de pratiques commerciales douteuses progressent. En décembre 2018, paraissait un rapport co-écrit par l’Autorité des marchés financier (AMF) et l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) dans lequel les deux régulateurs insistaient sur la vulnérabilité des personnes âgées face à la vente d’assurances par téléphone.

S’agissant des réclamations écrites reçues par l’ACPR, « les demandes de la clientèle pour lesquelles les éléments reçus laissent à penser que la vulnérabilité du client a été exploitée par le professionnel concernent des personnes d’âge avancé dans 65% des cas, souligne ainsi ce rapport. Toutes les demandes ont trait au domaine de l’assurance et plus précisément à l’assurance-santé et à l’assurance vie. Il s’agit principalement de produits commercialisés par voie de démarchage (par téléphone ou à domicile) ayant conduit à la souscription d’un produit à l’insu de la personne avec, dans 50% des cas, une suspicion d’abus de faiblesse », écrivent les deux gendarmes financiers.

En attendant que les pratiques de vente à distance évoluent, sachez qu’il reste possible de renoncer à une assurance souscrite suite à un démarchage téléphonique. Mais, il faut agir rapidement. Vous avez en effet 14 jours, à compter de la date de conclusion du contrat – généralement le jour même de l’appel – pour exercer votre droit de renonciation. Par ailleurs, si vous souhaitez ne plus être la cible de ces campagnes de vente par téléphone, vous pouvez vous inscrire en ligne sur Bloctel, la liste d’opposition au démarche téléphonique, un service gouvernemental mis en place en 2016.